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Eh oui le 1er avril, c’est un poisson

(B2) Avec notre article, Le Berlaymont transformé en hôpital de campagne Rôle 3, B2 n'a pas failli à la tradition du 1er avril. Nous avons hésité. Mais nous avons maintenu cet aperçu. Malgré tout, il faut garder l'humour et le porter haut et fier. Cela peut paraitre un humour noir, ou déplacé. Mais il est de tradition, dans les structures de gestion de crises, de secours d'urgence (que j'ai pratiquées en un temps plus ancien), comme dans celles de sécurité ou de défense, de toujours garder, même dans les pires circonstances, un peu d'humour et d'auto-ironie. C'est l'instinct de survie qui parle.

Certains ont critiqué ce 'poisson'. J'aurai préféré qu'ils adressent leurs critiques à ceux qui sonnent le tocsin, mais à ceux qui n'y répondent pas ou du moins pas assez. Nous aurions, tous, été enthousiastes, si la présidente de la Commission européenne, ou d'autres responsables européens, avaient sonné l'heure de la mobilisation générale (comme cet article pouvait le laisser penser). Ils en avaient les moyens. Malheureusement cela n'a pas été le cas. L'histoire jugera...

Quant à la tente mise en exergue durant cette journée, les experts l'auront reconnu : c'est une tente de l'hôpital de campagne italien mis à disposition dans l'opération EUFOR Tchad RCA de 2008. Une tente qui a abrité des malades et blessés de toute nationalité (y compris des Tchadiens blessés dans des combats avec les rebelles) car le sens du devoir, ces médecins et infirmiers déployés au fin fond du Tchad l'avaient au fond des tripes. Comme aujourd'hui ceux qui se battent dans les hôpitaux, dans les ambulances, dans les services de santé, sans le minimum de moyens qu'ils devraient avoir... C'est cela l'énorme scandale et pas notre poisson d'avril. Cette tente et ce poisson étaient, pour nous, un hommage vibrant et massif à tous ceux qui sont actuellement sur le front de la maladie et sont partis, sans armes, sur le front pour se faire massacrer.

À part çà... je vais me coucher. Car le Covid-19 étant ce qu'il est, je devrais déjà être couché à cette heure, voire toute la journée... (ordre de mon médecin). Ceux qui vont vivre vous saluent bien bas !

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi sur ce thème :

Nos autres poissons du 1er avril au fil du temps :

 

 

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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