Le New Moon inspecté par une frégate grecque d’Irini au large de Tobrouk
(B2) Le cargo a été inspecté samedi (6 mars) alors qu'il se dirigeait vers Benghazi (Libye), par une équipe de visite du navire-amiral de l'opération européenne EUNAVFOR Med Irini. Rien de suspect n'a été trouvé à bord
Une inspection
Ce cargo, battant pavillon des Comores, était parti d'Alexandrie (Égypte) le 4 mars et avait pour destination Benghazi (Libye), dans la zone contrôlée par le général Haftar. Et certains aspects justifiaient une visite. Une équipe de visite grecque du navire amiral grec HS AEGEAN est montée à bord du navire dans les eaux internationales, à environ 47 milles marins au Nord-Est du port de Tobrouk (Libye). Il s'agissait bien d'une inspection et non d'une simple interrogation. L'objectif étant de fouiller le navire à la recherche d'éventuels biens transportés en infraction de l'embargo international sur les armes édicté par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Rien de suspect
L'équipe a vérifié la documentation disponible à bord et inspecté la cargaison. « Rien de suspect n'a été trouvé et le navire a été déclaré libre de poursuivre sa route » indique le QG de l'opération à Rome dans un communiqué publié dimanche (7.03). La procédure s'est déroulée « dans une atmosphère de collaboration tant pour le capitaine que pour l'équipage ». Cette inspection est dite coopérative. Car elle a eu lieu avec l'acquiescement du capitaine du navire. Elle s'est terminée par la photo de groupe, désormais traditionnelle, entre les inspectés et les contrôleurs. Histoire de démontrer l'absence d'encombres.
2200 vérifications et 7 inspections
C'est la septième inspection depuis le début de l'opération européenne EUNAVFOR Med Irini. En 11 mois, plus de 2200 navires ont aussi été interrogés (hailing), 88 approches amicales ont été faites et un déroutement de navire opéré.
(commentaire ) Une visite qui tombe à pic
On peut noter que cette visite a aussi un aspect assez politique. Effectuée par le navire-amiral grec de l'opération, elle permet de démontrer que les contrôles et inspections européens visent tant les navires (turcs par exemple) approvisionnant l'Ouest de la Libye (où siège le gouvernement d'entente nationale de Sarraj soutenu par la communauté internationale et militairement par la Turquie et le Qatar) que ceux alimentant l'Est de la Libye (soutenu par la Russie, les Émirats et l'Égypte). L'opération européenne veut ainsi contredire ceux (Russes et Turcs) qui l'accusent de partialité (surtout quand ils font l'objet d'un contrôle).
(Nicolas Gros-Verheyde)