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Dernières nouvelles de la piraterie (19 juin 2011) (MAJ)

(BRUXELLES2) L'odyssée du MV Suez n'est pas finie !

Le PNS Babur (Crédit : US Navy, 2004, JO2 Elton Shaw)

Libéré le 11 ou le 13 juin, selon les sources, le cargo égyptien MV Suez n'est pas au bout de ses peines. Le 15 juin, il est de nouveau attaqué par les pirates. Ceux-ci ont manqué de peu de reprendre le navire. Mais les marins ont réussi à déjouer l'attaque. Le PNS Babur, un navire pakistanais s'est porté à son secours. Non sans provoquer un incident diplomatique. Le navire indien, Godavari, qui s'est également porté (avec retard) au secours du navire marchand, a failli faire échouer l'opération de sauvetage et utilisé des « manoeuvres dangereuses », estiment les Pakistanais. Le ministère pakistanais proteste d'ailleurs officiellement auprès de l'ambassade indienne à Karachi, invoquant une infraction à l'accord indo-pakistanais de 1991. La marine indienne a démenti pareille intervention. L'équipage du Mv Suez est mixte - dont 6 Indiens et 4 Pakistanais - d'où cette course poursuite... maritime et diplomatique. Après l'attaque, une équipe de 9 commandos marines (pakistanais) a été placée à bord pour parer à tout autre évènement. Mais ce n'est pas tout. L'équipage a d'abord dû faire face à un problème de moteur qui a pu être surmonté. Mais, samedi, le capitaine du navire signale qu'il est à court de pétrole et ne pourra pas rejoindre Salalah (Oman) sans aide. Une tentative de ravitaillement en pleine mer parait difficile vu les conditions météorologiques. L'autre solution serait qu'un remorqueur vienne à leur secours. Le PNS Babur a proposé à l'équipage de monter à bord s'il le désirait. (Maj) Finalement, dimanche, vu les vents forts qui menaçaient de faire chavirer le bateau, les dix hommes d'équipage rejoignent le navire pakistanais. Avant de partir, le capitaine du navire ouvre les valves du navire pour le saborder et le couler. Le propriétaire du navire, égyptien, n'est pas venu à leur secours explique-t-il dans la presse indienne. Lire également : Dernières nouvelles de la piraterie (13 juin)

Dim (19 juin) Les frégates portugaise et britannique font échouer une attaque

La frégate portugaise VASCO DA GAMA – navire amiral de l’opération EUNAVFOR Atalanta,, déjoue l’attaque d’un skiff suspect contre le MV EJNAN dans le Golfe d’Aden. Le temps que le Vasco de Gama arrive sur zone, le contact a été maintenu par radio ; ce qui a permis notamment de donner aux marins des recommandations pour rejeter l’attaque. La frégate britannique HMS Richmond a dépêché également son hélicoptère ; ce qui a permis de stopper l’attaque. Tandis que l’équipe d’abordage portugaise se rapprochait et interceptait les 4 pirates. Faute de preuve, ils ont cependant été relâchés. Et le matériel ayant servi à la piraterie confisquée.

Sam (18 juin) Peines de prison pour les "convoyeurs de fonds"

Les six étrangers appréhendés, le 24 mai, à leur arrivée en Somalie avec une forte somme d'argent - 3,6 millions $ destinés sans doute au paiement de rançons - sont condamnés à des peines de 10 à 15 ans de prison par le tribunal de Mogadiscio. La peine la plus forte (15 ans de prison et 15.000 $ d'amende) frappe un Américain et un des Britanniques, les pilotes des avions. Deux autres Britanniques et deux Kenyans ont été condamnés à 10 ans de prison et 10.000 $ d'amende. L'argent a été saisi. (lire également : Dernières nouvelles de la piraterie (30 mai))

Ven (17 juin). 24 pirates remis au Kenya par la marine danoise

24 pirates suspects retenus à bord de l'Esbern Snare, vont être remis aux autorités kenyanes, aussi vite que possible. Ils avaient été arrêtés le 12 mai, lors de la libération de force d'un navire iranien utilisé par les pirates comme bateau-mère. C'est la première traduction en justice dans un pays africain par le Danemark. Deux options avaient été envisagées précise Thomas Winckler, chef du département juridique du ministère des affaires étrangères, à l'AFP : soit une poursuite au Danemark pour avoir tiré sur les militaires danois, soit une poursuite au Kenya, lieu d'origine de la prise d'otages. La première option a cependant été abandonnée par manque de preuves, on ne pouvait déterminer qui avait tiré sur les militaires danois. Lire également : L’offensive contre les bateaux-mères pirates continue

Jeu (16 juin). Le Susan K libéré après 70 jours de captivité

Battant pavillon d'Antigua & Barbuda, le navire allemand Susan K est libéré contre une rançon de 5 millions $. Son équipage de 10 marins (4 Ukrainiens et 6 Philippins) a vécu 70 jours en captivité. Il avait été capturé le 8 avril à 200 milles au nord-est de Salalah (Oman). Il a fait route vers un port sûr, confirme le QG de l'opération européenne anti-piraterie Atalanta. Lire également : Dernières nouvelles de la piraterie (10 avril)

Mer (15 juin). 10 ans de requis contre un pirate somalien à Bruxelles

Le pirate somalien soupçonné d'avoir détourné le Pompei, un navire belge en 2009, Omar Mohammed Abdiwahad et arrêté lors d'une tentative ratée sur le cargo, Petra, en novembre 2010, comparait devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Il nie les faits. Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison. Jugement le 29 juin. Lire également : Dernières nouvelles de la piraterie (30 mai)

Mer (15 juin). Un ravitailleur néerlandais pour Atalanta

(crédit : Marine néerlandaise)

Le navire de ravitaillement néerlandais Hr. Ms. Zuiderkruis (A-832), avec ses 200 marins d'équipage, participera à la mission européenne anti-piraterie Eunavfor Atalanta de septembre à novembre, confirme le ministre de la Défense, Hans Hillen devant le parlement des Pays Bas. Il n'est plus tout neuf. Mais toujours très utile. Il est entré en service en 1975 (et doit être retiré en 2014).

Mer (15 juin). Un skiff pirates suspect désarmé et remis en liberté

(crédit : Us Navy / CTF 151)

Le navire américain, l'USS Leyte Gulf (CG 55), qui opère au nom de la CTF 151, intercepte un skiff suspect dans le corridor international (IRTC) du Golfe d'Aden. Il avait été repéré un peu plutôt dans l'après-midi par un avion de patrouille maritime japonais qui avait été détecté cinq personnes à bord, des grappins, crochets, échelles et plusieurs futs d'essence. Du matériel que les suspects se sont empressés de balancer par dessus bord à l'approche du navire de guerre. Les marins américains se sont alors assurés que plus aucun matériel ne figurait à bord et ont libéré leurs occupants.

Mer (15 juin). Un bateau mère flambe … tout seul

Un incendie a ravagé le MV Orna, un navire battant pavillon panaméen, capturé par les pirates et reconverti en bateau-mère et obligé à évacuer pirates et équipage. L'origine du feu est inconnue. Selon Associated Press qui a interrogé un pirate, dénommé Abdi, le feu serait né d'un problème électrique dans la cuisine. NB : c'était un des derniers bateaux-mères particulièrement actif que les forces multinationales voulaient neutraliser. Lire également : Dernières nouvelles de la piraterie (5 juin)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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