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[Reportage] Contre la loi sur la transparence et les brutalités policières, les Géorgiens mobilisés… un peu

(B2, à Tbilissi) Une nouvelle manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes vendredi (24 mai). Le cortège parti de la place de la liberté, lieu central de Tbilissi, s’est allongé jusqu’au ministère de l’Intérieur, sévèrement gardé par les forces de maintien de l’ordre.

Avec une volonté : dénoncer la loi sur la transparence étrangère que le parti au pouvoir, Le Rêve géorgien, veut imposer, mais dénoncer, aussi, la brutalité policière, les intimidations diverses que subissent les ONG ou les jeunes manifestants. Certains ont reçu des amendes importantes, équivalents à plus de deux mois de salaires ! Un montant dissuasif

Les jeunes, les étudiants, les professeurs, les artistes étaient nombreux dans le cortège, très bon enfant. Des sifflets pour siffler le régime. Un groupe de tambours pour rythmer la marche. Même les chiens, errants, étaient de sortie.

Les manifestants étaient nombreux (on peut l’estimer à plusieurs milliers de personnes, environ 10-15.000). Mais la manifestation n’était pas massive, même si les images photographiées (surtout la nuit) peuvent donner une impression de masse. Le cortège n’a pas ainsi atteint l’intensité des précédentes démonstrations. De fait, seule une partie de la société civile continue de s’opposer activement à la loi. Le reste vaquait à ses occupations quotidiennes d’un vendredi soir. C’est sans doute le pari du pouvoir : miser sur l’usure et minoriser le mouvement

Tout le long du cortège, peu de présence de la police. Les quelque policiers en uniforme, au besoin avec des véhicules, étaient davantage là, pour fluidifier la circulation nombreuse à cette heure de pointe dans la capitale géorgienne. Il ne faut pas s’y tromper cependant. De nombreux policiers, en civil, un peu reconnaissables tout de même…, suivaient et surveillaient de près les manifestants.

Nombre de manifestants arboraient drapeaux et signes géorgiens, certains quelques drapeaux européens, mais surtout nombre de drapeaux des USA ont fait leur apparition. Une manière pour les manifestants de célébrer la mise en place annoncée de sanctions par le secrétaire d’État US, Anthony Blinken.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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