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Tchèques et Finlandais constatent l’activisme du renseignement russe

(BRUXELLLES2) Le rapport annuel du bureau de "l'intelligence service" tchèque n'est, cette année, pas passé inaperçu. Il y dénonce un très fort activisme russe sur son sol (lire ici, version tchèque). "Les activités d’espionnage russes en République tchèque atteignent une intensité et un niveau extrêmement importants" est-il mentionné. "Pour imposer leurs intérêts, les services de renseignements de la Fédération russe ont cherché, au cours de l’année écoulée, à contacter et influencer des personnes et des sujets au sein de la société civique, dans la sphère politique et dans les médias". Une campagne à long terme, selon les services tchèques, qui vise à décrédibiliser l'UE et l'Otan, isoler les Américains, et rétablir le contrôle des Russes sur leur périmètre immédiat. Contre-offensive liée à l'implantation d'une partie du bouclier anti-missile américain en république tchèque. Une campagne qui s'inscrit dans un contexte plus général où l'espionnage russe déploie aussi une activité intense de collecte d'informations économiques. Un constat partagé par une deuxième rapport, du renseignement militaire, cette fois, publié lundi.

En Finlande, une étude commandée par la Surêté d'Etat (Supo), arrive à des conclusions similaires. L'auteur, Matti Lauha, souligne cependant que l'espionnage russe est plus intéressé par les aspects stratégiques et politiques, que proprement économiques. Comme couverture, la Russie utilise souvent ses ambassades, consultats et autres établissements qui b énéficient de l'immunité diplomatique. Et l'espion chérit particulièrement certaines professions comme le chercheur, le reporter ou le businessman. La Finlande expulse ainsi, chaque année de deux à trois diplomates russes, a révélé le directeur de Supo dans des interviews, remarque Helsingin Sanomat. Mais peu de ces cas sont révélées au public. De 1992 à 2006, période de l'étude, il y a juste eu deux cas entourés de publicité : un officiel du ministère des Affaires étrangères trouvé en possession de documents sensibles et deux illégaux russes pris en entrant en Finlande, en route vers Londres.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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