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L’UE prête à apporter son aide aux observateurs arabes en Syrie. Laquelle ?

(BRUXELLES2) L'Union européenne est prête à apporter son aide « technique » aux observateurs arabes qui commencent à se déployer en Syrie, « pour autant que la Ligue arabe le demande », comme l'a rappelé, récemment, Catherine Ashton, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères. Mais, pour l'instant, a affirmé un responsable du service diplomatique à B2, « nous n'avons cependant pas encore reçu de demande officielle de la Ligue arabe ».

Une aide qui devra rester discrète

Dans tous les cas cette aide devra, avant tout, rester « avant tout, très discrète ». La Ligue arabe n'entend pas en effet prêter le flan à des accusations d'ingérence. NB : l'exemple de la Force arabe de dissuasion déployée au Liban à la fin des années 1970 est encore dans certaines mémoires ; de force multinationale, elle devint alors surtout le bras armé de la Syrie chez son voisin libanais. L'exemple plus récent de la Libye est aussi présent. « La Ligue arabe veut garder cette crise (la Syrie) sous son contrôle » explique notre interlocuteur.

L'expérience européenne peut être utile

L'apport européen pourrait, malgré tout, être d'ordre tout d'abord du retour d'expériences. L'UE a mené dans le passé plusieurs missions différentes d'observation : veillant à un cessez-le-feu comme en ex-Yougoslavie dans les années 1990 ou aujourd'hui encore en Géorgie ; ou d'ordre plus ponctuel, notamment dans le cadre des missions électorales notamment régulièrement déployées. Et elle en a tiré une série de leçons « qui pourraient être utiles et mises à profit par les observateurs arabes » : l'organisation des observateurs, la liaison avec le centre de commandement. L'appui européen pourrait d'ailleurs être davantage hors de Syrie que sur place. Il s'agirait ainsi de voir comment la liaison entre les observateurs sur le terrain et le centre de commandement peut être assuré, ou pour l'organisation de ce centre de commandement, proprement dit.

Les Européens restent aussi très prudents avant de s'engager attendant de savoir dans quelle direction vont s'engager les observateurs arabes.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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