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Eunavfor en retard d’une guerre. Celle de l’information


(B2) Il aura fallu presque 48 heures pour que le QG d’EUNAVFOR se décide à faire un communiqué de presse sur l’arrestation de pirates par un de ses navires – la frégate allemande. Et encore cette information est restée très parcellaire. La question du sort des pirates (soumis à la décision nationale de Berlin) par exemple n’est même pas mentionnée, alors qu’elle a déjà été rendue publique par la Bundeswehr !

Autres exemples : il aura fallu presque 5 jours pour annoncer la décision officielle du gouvernement norvégien de rejoindre l’opération. Alors que tous les médias dignes de ce nom l’avaient annoncé au moins le lendemain (1), etc. Quant à la décision du Conseil fédéral suisse d’envoyer 30 hommes, c’est tout simple, elle n’a même pas été annoncée autrement que par les Suisses!

Il est aussi étonnant que certaines nouvelles importantes – relaxe de prisonniers, par exemple, accord avec le Kenya, etc. – soient passées sous silence. Il n’y a même pas de bilan ni de liste des bateaux ou des moyens engagés, etc.

On peut légitiment se demander à quoi sert un officier de communication ? On peut même se poser la question : pourquoi une telle incompétence ?

(NGV)

(1) Au passage, remarquons que toutes ces communications se font en anglais, en infraction donc avec les règles en usage à l’Union européenne qui prône un multilinguisme minimal de 2 ou 3 langues de travail (français et allemand).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).