[Yougoslavie Mémoire d’un désastre] La bêtise française
(Archives) La plupart des partis politiques français, socialistes et UMP en tête, sont en train de commettre une belle boulette dans leurs listes aux prochaines élections européennes. Les députés travailleurs, reconnus de leurs pairs, influents donc, n’ont pas automatiquement été récompensés. Ce pour des raisons obscures de politique interne, difficiles à saisir pour le néophyte. Côté du PS, l’exemple le plus frappant est celui de Gilles Savary, spécialiste reconnu du transport maritime, qui a été tout bonnement écarté des listes.A droite, ce n’est pas mieux. Si Alain Lamassoure, "cador" des affaires institutionnelles, et Jean-Paul Gauzès, "as" du circuit financier, ont été repêchés, ils ne sont pas assurés de leur siège. Une perte sèche pour les Français.
UMP comme PS n’ont pas vraiment compris le rôle primordial du Parlement européen – qui irrigue toutes les législations nationales – ni l’importance qu’il y avait d’avoir à Strasbourg des députés connaissant toutes les ficelles de la fonction. Cela permet d’influer sur les votes, les amendements, les textes. Et d’obtenir les rapports importants. Ceux-ci, explique un habitué des travées, sont souvent répartis « entre anciens ». Pire, les partis français arrivent un peu tard. Britanniques et Allemands, par exemple, ont déjà constitué leur liste depuis plusieurs semaines. Et des tractations discrètes ont déjà commencé pour se répartir les postes clés du futur Parlement : président de commission, coordinateur. Du côté français, l’UMP comme le PS, arriveront donc après la bataille. En plus avec des troupes inexpérimentées et inconnues pour la plupart. Bravo !
Nicolas GROS-VERHEYDE.
Publié dans Ouest-France, mars 2009