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Une compagnie belge dans l’opération Barkhane. Un accord politique encore nécessaire

(B2) Les Belges devraient s’engager au Mali en 2021 de façon plus robuste qu’aujourd’hui

(crédit: mil.be)

Une compagnie ou sous GTIA dans Barkhane

Un “sous GTIA” selon l’appellation française, une compagnie selon l’appellation belge, devrait être intégrée à l’opération Barkhane, selon nos éléments, et non pas dans la task-force Takuba. Environ 200 hommes, venant surtout de la composante terre de l’armée belge, qui milite en particulier pour cet engagement permettant de tester également ‘grandeur nature’ ses nouveaux blindés Griffon et Jaguar, en interopérabilité totale avec les Français (1).

La prudence officielle

Ceci se retrouve explicité dans la note de politique générale du ministère de la Défense soumise à la Chambre des députés, début novembre : « un déploiement d’un sous-groupe tactique d’armes combinées (CATSG ou Combined Arms Tactical Subgroup), éventuellement dans le cadre de l’opération française Barkhane, sera étudié plus avant et, le cas échéant, fera l’objet d’un débat parlementaire ». Un propos très prudent, qui tranche avec les autres engagements relatés de façon plus décisive dans cette note (EUTM, Minusma). Du côté du cabinet de la ministre belge de la Défense, la jeune Ludivine Dedonder, contacté par B2, on ne veut pas en dire vraiment plus.

Une ‘décision’ très politique

L’explication est très politique, comme me l’a confié un collègue bon connaisseur de la défense belge. La décision appartient normalement à l’exécutif en Belgique. Mais il n’y a pas d’unanimité, au sein de ce qu’on appelle la coalition ‘Vivaldi’ (2). Si les libéraux et socialistes francophones sont assez allants, Verts francophones, Écolos et Socialistes flamands notamment ne ressentent pas une envie forcenée envers ce qui peut apparaître comme une ‘aventure’ militaire. D’où la décision du gouvernement de recourir à une discussion parlementaire, une sorte d’approbation lui permettant d’éviter une crise sur un sujet accessoire en pleine crise du Covid-19.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sur le sujet, lire aussi FOB qui a été un des premiers à couvrir cette information

  1.  Un exercice commun avait rassemblé, il y a un an, les deux partenaires. Lire : Le premier exercice ‘CaMo’ en Belgique a commencé et Insurrection celtique en province de Luxembourg.
  2. Par référence aux quatre saisons du compositeur italien et de son illustration colorée — vert, rouge, orange, bleu — qui symbolise les couleurs des principaux partis qui en sont membres (Ecolos, Socialistes, Chrétiens-démocrates flamands, Libéraux).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).