Politique sociale

Temps de garde des médecins: ca grogne à l’Est…

(B2) Dans plusieurs Etats de l’est-européen, les services de santé sont au bord de l’explosion. Bas salaires, horaires extensibles, conditions de travail difficiles et privatisation brutale de certains services conduisent les médecins, infirmières et personnel de santé dans la rue.

En Hongrie, le principal syndicat des services de santé s’oppose à une réforme du gouvernement de coalition socialiste-libéral visant à instaurer la concurrence et la privatisation des institutions de santé. Objectif avéré du Ministre (libéral) de la santé, Jeno Racz, comme il ‘a expliqué au quotidien Magyar Hirlap que la Hongrie “devienne un centre de tourisme médical”. Préoccupation semblable en Serbie où le syndicat de la santé Nezavisnost mène la bataille.

En République Tchèque, le syndicat des médecins et l’ordre des médecins est en grève larvée depuis plusieurs mois. Ils protestent notamment contre un projet du ministre tchèque de la Santé, Tomas Julinek, de porter la durée légale du temps de travail des médecins à 48 heures, limite fixée par la directive européenne de 2003. Projet qui permettrait de ne plus payer les heures supplémentaires. Or, ces heures représentent près de la moitié du salaire moyen des médecins (40 000 couronnes soit environ 1500 euros).

En Pologne, c’est la “bombe” du temps de garde dans les hopitaux qui menace d’éclater comme le relate Gazeta Wyborcza. Une loi, dont l’entrée en vigueur est prévue le 1er janvier prochain, permet des dérogations à la limite du temps de travail des médecins (selon le système du volontariat, les salariés peuvent alors travailler jusqu’à 78 heures). La paralysie guette alors les hopitaux. Il n’y aura plus d’argent… ni de médecins.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).