Sécurité européenne. Les trois grands défis de Javier Solana
(B2 - archives) S’exprimant à la Conférence annuelle de l'Institut d'études de sécurité de l’UE, Javier Solana a estimé, le 22 novembre à Paris, que l’Union devait relever trois grands défis dans le contexte mondial d’aujourd’hui qui n’est pas « plus dangereux » qu’il y a 20 ans mais assurément « plus complexe ».
Premier défi : Soutenir le multilatéralisme. « Nous n'avons pas le choix : sans règles de droit respectées, c'est la jungle » a-t-il affirmé, prenant en exemple le problème iranien. « Mis à part un accord conclu avec la Russie, portant sur une seule centrale nucléaire, l'Iran n'a signé aucun autre accord et n'a fait aucune démarche en vue de la construction de la quinzaine de centrales nucléaires nécessaires à l'ambition énergétique qu'il affiche (20.000 Mw). En clair, l'Iran essaie d'enrichir de l'uranium ». Mais « seule une solution multilatérale peut permettre de sortir de cette crise ». Et c’est l’UE qui est « la mieux placée pour faire des propositions concrètes ».
Deuxièmement : Agir à l'extérieur sur la base d'intérêts proprement européens. « La solidarité n'est pas que la prise en considération d'intérêts particuliers; elle est aussi question d'intérêt général ». Javier Solana a ainsi appelé à définir « précisément » les intérêts de l'Union vis-à-vis de la Russie, notamment sur le Kosovo et la relation énergétique.
Troisièmement : Projeter vers le reste du monde le système de valeurs européennes. « Assumer et projeter nos valeurs tout en restant conscients de l’existence d’une altérité, voici la clef », a expliqué Javier Solana. Ce sont « ces mêmes valeurs qui gouvernent les efforts déployés dans de nos opérations militaires et civiles, en Ituri ou en Bosnie hier, au Tchad ou au Kosovo demain ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
article paru dans Europolitique le 26 novembre 2007