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EUTM Somalia: the main steps

 

(BRUXELLES2) La mission européenne d’assistance à la formation des forces de sécurité somalienne (EUTM Somalia) a nécessité une lente maturation au sein des Etats membres et d’un double adoubement international et local. Rappel des principales étapes (politiques).

Une lente maturation au sein de l’UE

• Le 23 avril 2009, les Européens et la communauté internationale s’engagent à aider la Somalie : 213 millions $ dont la moitié venant de l’UE et de ses États membres. L’initiative voit le jour (lire :Somalia: France will train 500 Somali soldiers in Djibouti)

• Le 18 mai 2009, les Français qui viennent de commencer une formation de soldats somaliens à Djibouti, présentent l’initiative au conseil des Ministres de la Défense (lire :Towards an EU training mission for the Somali army? Initiative fr.).

• Fin mai, le Haut représentant, Javier Solana, prend sa plume pour rappeler l’urgence d’une action et secouer un peu les esprits (lire : Somalia: Solana reminds Member States of their duties

• Début juillet 2009, un premier papier d’options est préparé par les militaires.

• However, hesitations are still felt. Carl Bildt, the Swedish Foreign Minister who chairs the Council confirms this in mid-July (read:La mission “sécurité” pour la Somalie, toujours à l’étude…). In the meantime, the Board temporized and voted, on July 27, 2009, conclusions which aim to “ renforcer la participation de l’UE aux efforts déployés en faveur de la paix et du développement en
Somalia
" and " étudie(r) les possibilités qui s’offrent à l’UE pour contribuer aux efforts de la communauté internationale, notamment dans le domaine de la sécurité ». C’est vague. Mais cela permet d’encourager les militaires à faire leur travail.

• On September 29, 2009, at the meeting of ministers in Gothenburg, the discussions took shape around delicate questions (read:Europeans not very enthusiastic about a Eusec mission in Somalia).

• Le 17 novembre 2009, cela se débloque. Le Conseil des ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’UE déclare que « tout soutien supplémentaire de l’UE au secteur de la sécurité en Somalie devrait être envisagé dans le cadre d’une approche globale de l’UE à l’égard de la situation dans ce pays, et que ce soutien devrait s’inscrire dans un cadre plus large et cohérent, nécessitant une étroite coopération de l’UE avec l’Union africaine, les Nations unies et d’autres partenaires concernés, notamment les États-Unis » Ce faisant, il dresse le cadre d’intervention de la future mission de l’UE: pas une mission indépendante, ex nihilo (à Djibouti par exemple), mais une mission, en appui de l’Union africaine, donc en Ouganda. Une demande d’ailleurs de l’Union Africaine (1). Il approuve également le concept de gestion de crise sur « a possible ESDP mission to help train the security forces of the Somali Transitional Federal Government (TFG) and asked that " additional planning work is carried out ". (Read : endorsement by the 27 Foreign and Defense Ministers et Eusecfor Somalia: 14 million euros. And the OHQ in Nairobi?)

• Le 26 novembre 2009, le Parlement européen soutient à une nette majorité, dans une résolution, le déploiement d’une mission. Même si cet avis est totalement facultatif, elle représente un apport politique non négligeable dans les négociations (Parliament backs Somali military training)

• Le 8 décembre 2009, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE choisit « a strategic military option or MSO (read: The EU wants to get more involved in the Horn of Africa)

• Le 20 janvier 2010, l’UE propose formellement au gouvernement somalien de contribuer à la formation des forces de sécurité somaliennes.

• Le 25 janvier 2010, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE convient de « set up a military mission to help train Somali security forces in Uganda”, où les forces somaliennes suivent d’ores et déjà une formation, ce qui facilite la coordination de l’action de l’UE avec la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Il reconnaît la « nécessité d’une telle formation dans le cadre d’un effort international plus vaste, portant notamment sur la surveillance du personnel en formation, le suivi et l’encadrement des forces après leur retour à Mogadiscio ainsi que le financement et le paiement de la solde des soldats. " (read : EUTRA Somalia mission green light from 27)

THEinternational and local dubbing

L’UE n’intervient pas en général dans les missions de défense sans un cadre et une autorisation internationale ainsi que sans invitation des autorités locales voire régionales. La mission EUTM ne faillit pas à la tradition.

International framework

Cette mission se fonde principalement sur deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU :

1° Resolution 1872 (May 26, 2009) emphasizes “ l’importance de reconstituer, de former, d’équiper et d’entretenir les forces de sécurité somaliennes » and request « instamment aux États Membres et aux organisations internationales et régionales d’offrir une assistance technique pour la formation et l’équipement des forces de sécurité somaliennes ».

2° La résolution 1897 (30 novembre 2009), rappelle d’autres résolutions antérieures, notamment « son attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique et à l’unité de la Somalie ».

Enfin, le Secrétaire général des Nations unies a, dans son rapport du 31 décembre 2009 au Conseil de sécurité, mentionné l’initiative européenne tout en soulignant que les formateurs de l’UE devraient « deliver harmonized and approved programs " at an international level. (read: compte-rendu de l’ONU)

Local invitations

Le 18 novembre 2009, le gouvernement somalien envoie une lettre à l’UE pour « saluer les efforts entrepris par l’UE ». Le 30 novembre, c’est au tour du représentant spécial adjoint de l’Union africaine, parlant au nom de la Commission de l’Union Africaine de se féliciter de cette initiative (lire :The African Union invites the EU to train Somali soldiers). Le 5 janvier 2010, enfin, un courrier du ministre de la Défense ougandais invite l’UE à « participer aux efforts déployés pour la formation des forces de sécurité nationale du GFT en Ouganda, pour une période d’au moins un an ».

A question of legitimacy

Ces lettres et résolutions peuvent paraître très formelles. Elles sont néanmoins nécessaires dans le processus de décision de l’UE pour lui donner la légalité et la légitimité nécessaire dans sa formation aux soldats somaliens : du pays d’origine (Somalie), du pays hôte de la formation (Ouganda), de l’organisation régionale (Union africaine) à qui la communauté internationale a délégué la mission de ramener la paix en Somalie et de former les troupes somaliennes.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Read also:
- Point essentiels d’EUTM (updated)
- A new mode of command

Nicolas Gros Verheyde

Chief editor of the B2 site. Graduated in European law from the University of Paris I Pantheon Sorbonne and listener to the 65th session of the IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Journalist since 1989, founded B2 - Bruxelles2 in 2008. EU/NATO correspondent in Brussels for Sud-Ouest (previously West-France and France-Soir).