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C’est l’Europe qu’on a voulu viser ! (Maj)

Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)
Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Il ne faut pas s'y tromper... Les attentats de Bruxelles du 22 mars avaient un objectif : viser l'Europe en ciblant ses principaux points de transit où passent les voyageurs et les expatriés européens, à commencer par l'aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeck. La nationalité comme le profil des victimes devrait le démontrer (1).

La station Maelbeck, centre du pouvoir européen

Située à mi-chemin entre la station Schuman, centre du pouvoir européen, et la station Arts-Lois, noeud de circulation des différents métros, à quelques minutes à pied du Berlaymont (le siège de la Commission européenne), sur la rue de La Loi (la grande artère du pouvoir belgo-européen), la station Maelbeck est une "petite station", sans doute moins surveillée que celle de Schuman. Elle se situe pourtant à quelques centaines de mètres à peine du Berlaymont, le siège de la Commission européenne (3-4 minutes à pied). Elle borde le Lex (le bâtiment du Conseil qui abrite les services juridiques, de traduction et sert de salle de réunion pour l'Eurogroupe bien souvent), du Charlemagne (le bâtiment de la DG Commerce). Et elle dessert directement plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire / Protection civile...) ainsi que plusieurs ambassades (notamment les Représentations permanentes auprès de l'Union européenne de la Belgique, de la Hongrie ou de la Finlande) et le Parlement européen.

L'heure de l'explosion : 9h11

L'heure où a eu lieu l'explosion — quelques minutes après 9h — n'est pas tout à fait un détail. A cette heure-là, tous les élèves sont déjà à l'école. Les fonctionnaires et travailleurs belges ont déjà fait leur trajet quotidien pour rejoindre leur bureau (on embauche à Bruxelles entre 6h30 et 8h). Ce sont donc les autres, surtout les 'Européens' qui transitent par le métro à cette heure-là. S’y croisent ainsi les fonctionnaires allant au travail, les diplomates, journalistes ou lobbyistes venant couvrir ou assister à une réunion, mais aussi les agents du nettoyage qui reviennent chez eux la matinée finie.

Un élément précurseur : l'attentat de Bamako

L'attaque, la veille, du quartier général de la mission EUTM Mali par plusieurs "terroristes" à l'arme légère est passée relativement inaperçue. Cette attaque a été déjouée par les forces de sécurité présentes sur place (Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako). On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont souvent précédées d'une attaque dans un pays proche de la zone francophone (Liban, Mali, Burkina Faso, Tunisie). L'attentat de Beyrouth avait précédé de peu celui de Paris le 13 novembre. Un point qu'il est sans doute trop tôt pour analyser qui peut ressortir du simple hasard mais pourrait refléter aussi un modus operandi plus organisé. Un peu comme un élément déclencheur...

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Maj 26.3 - Les victimes viennent de 40 nationalités a signalé Didier Reynders. Dans la liste détaillée (lire : Des victimes de 40 nationalités. Une première liste), on remarque parmi les décédés 14 nationalités, dont une employée de la Commission européenne, une jeune chargée de communication d'un lobby du rail, un ancien diplomate belge (qui la double nationalité française). Parmi les blessés, des douaniers polonais, un agent de la Représentation permanente hongroise, etc.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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