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4 ministres du Sahel à Bruxelles. Très discrètement

(BRUXELLES2) Les 4 ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Mali, du Niger et de Mauritanie se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles autour de la Haute représentante Cathy Ashton pour une première rencontre intéressante. Car elle pourrait signifier un engagement européen plus important dans cette région, hautement riche en ressources minérales (pétrole, minerai...), à la population extrêmement pauvre et aux risques potentiels grandissants. L'intérêt de cette rencontre sera de tester le degré d'évolution de la position algérienne.

L'enjeu : l'évolution algérienne

Ainsi que le confiait à B2 un diplomate « on sent une certaine ouverture qui n'existait pas auparavant. Il y a certainement une prise de conscience qu'ils ne pourront pas résoudre tout tout seul ». Le changement de gouvernement en Libye, ainsi que la circulation croissante d'armes et l'instabilité des frontières au sud n'est sans doute pas pour rien dans cette évolution, avec également un travail de plusieurs diplomaties notamment française et européenne.

Les pays doivent être plus cohérents

Du coté européen, on attend un signe clair des Etats de la région comme l'a expliqué Andris Piebalgs, le commissaire européen au développement, qui revient d'une tournée dans la région, en réponse à une de nos questions. « L'Union européenne a adopté une stratégie globale. C’est aux pays de dire s’ils veulent un soutien plus affirmé, plus fort de l'Union européenne sur d'autres secteurs, sur la sécurité notamment. Il y a différentes stratégies. Le Niger a une forte présence militaire dans le nord. Le Mali négocie davantage avec les groupes. C'est important que ces pays soient plus unis - en incluant l'Algérie - pour rechercher la sécurité. L'UE est prêt à les appuyer ». Le commissaire a tenu cependant à sonner l'alarme. « Il y a un risque aussi pour la sécurité alimentaire dans la région. Nous devons être prêt pour le pire des scenarios (...) pour aider la population du Sahel ».

A noter que la Haute représentante a fait savoir par ses porte-paroles qu'il n'y aura ni point presse, ni debriefing de ces rencontres, juste une déclaration écrite ! Ce qui semble relativement faible pour un sujet d'importance. La sécurité du Sahel semble aussi stratégique (voire plus) pour le continent européen que celle en Afghanistan.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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