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European Summit on Iraq: A few hours to put the pieces back together

(B2) The Fifteen Heads of State and Government are meeting in Brussels to try to restore their unity after the differences over Iraq

Dans un quartier européen bouclé par les forces de l’ordre, où la moindre affichette anti-guerre est immédiatement décollée, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement n’avait pas vraiment ce petit air guilleret de printemps… malgré son titre. Il aura bien fallu tout un dîner aux quinze chefs d’Etat et de gouvernement, réunis au « 50.7 », la salle du Justus Lipsius réservée aux conseil des ministres, pour digérer leurs rancoeurs et leurs profondes divergences sur la question irakienne et l’intervention armée des Etats-Unis. L’heure paraît venue de recoller les morceaux. Mais ce sera difficile. Certaines délégations, à commencer par les Britanniques, veulent en effet remettre sur le tapis la question de la reconstruction de l’Irak après-guerre. Un sujet pour le moins sensible. La Commission européenne elle-même par la voie de son commissaire chargé des relations extérieures, l’anglais Chris Patten, a estimé qu’il serait difficile à l’Europe d’approuver une telle démarche dans une guerre se déroulant sans mandat de l’Onu. Quelques heures avant le sommet, Jacques Chirac préférait donc opter pour un champ de bataille, appelant ses collègues à “prendre conscience de la nécessité” d’une politique étrangère et de “défense commune crédible”. « La France ne se résigne pas à ce que l’Europe reste inachevée » martelait le président français devant la presse. Un propos approuvé par la présidence hellénique de l’Union européenne. Georges Papandréou, le ministre grec des affaires étrangères, estimait ainsi devant les parlementaires réunis en session extraordinaire que « l’Europe devait rapidement faire le bilan de ses divisions si elle voulait pouvoir un jour parler “d’une seule voix ». Une nécessité d’autant plus cruciale que ce matin, après une (très) courte nuit, les dirigeants européens devront se pencher sur d’autres sujets plus prosaïques. Avec les ministres de l’Economie et des Finances ils doivent affiner ce qu’on appelle “la stratégie de Lisbonne”. Autrement dit : comment faire de l’Europe l’économie la plus compétitive du monde à l’horizon 2010 ? … devant les Etats-Unis. Avec au menu des sujets comme la libéralisation de certains secteurs économiques, la modernisation de la protection sociale et le renforcement de la lutte contre l’exclusion. L’économique pourrait-t-il être le baume des divisions politiques… Ce ne serait pas la première fois que l’Europe jouerait le rôle de mercurochrome.

Nicolas Gros Verheyde

(article published in France-Soir, March 2003)

Nicolas Gros Verheyde

Chief editor of the B2 site. Graduated in European law from the University of Paris I Pantheon Sorbonne and listener to the 65th session of the IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Journalist since 1989, founded B2 - Bruxelles2 in 2008. EU/NATO correspondent in Brussels for Sud-Ouest (previously West-France and France-Soir).