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Une “démonstration” de solidarité

(B2) Il y a avait ceux qui étaient le cortège et ceux qui avaient d’être à proximité. Venant de la Place Beauveau, et ayant parcouru une partie de Paris jusqu’au bd Voltaire et la rue Charonne, j’ai pu l’observer, cela commençait à marcher à partir de Haussman et Gare St Lazare. Les métros étaient bondés. Pas moyen de faire autrement.

Certains ont renoncé. D’autres se sont rapprochés au maximum pour être là tout près. Dans les cafés, dans les rues avoisinantes, sur les balcons, chacun était là, non pas pour “mater” mais démontrer sa présence. De façon étonnante, très peu d’incidents. Pas de caillassage de boutique, pas de bousculade qui tourne mal, pas de vitrine qui s’effondre sous le poids de la foule, personne qui ne glisse sous le métro… Et cependant il y avait de quoi.

Une espèce de tenue, d’auto-discipline dont on aurait cru incapable les Français. Une discipline qu’on peut observer quand les forces de police qui, dans leurs gros cars, remontent la foule, se frayent un passage , applaudis, même dans les endroits les plus difficiles … Des gendarmes mobiles bottés, casques à la main, qui n’en reviennent manifestement pas de cet accueil chaleureux…

La manifestation était unie. Mais chacun avait ses opinions, les exprimant discrètement, à voix basse, comme pour ne pas froisser l’autre, ne pas trop provoquer. Ces juifs croyants qui regardent, avec un peu d’appréhension, des jeunes montés sur un abribus, maniant le drapeau palestinien ou syrien. Ces jeunes qui critiquent François Hollande ou certains chefs d’Etat. Etc. Le plaisir de ne pas gâcher un certain moment de communion. Car, chacun était fier que tout le monde soit là.

(NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).