Central Southern Africa

EU Interim Mission in Congo: Checkmate?

(BRUSSELS2) Une position belge teintée d’amertume


“Mon sentiment est qu’il n’est pas possible de monter une opération maintenant.” Karel de Gucht, le ministre des Affaires étrangères belge, l’a confié, avec un peu d’amertume, à quelques journalistes, mardi soir, après le traditionnel dîner entre membres européens de l’Otan. L’éventualité d’une mission intérimaire de l’UE a donc fait long feu… du moins pour l’instant. “Il y a un véritable drame humanitaire qui se produit au Congo” specifies the Belgian Minister. “Mais pas de possibilité d’intervention”.

Why die for the Congo? Le Ministre qui s’est entretenu avec ses homologues britannique (miliband), Dutch (Verhagen) and French (Kouchner) et devrait s’entretenir avec le suédois à Helsinki (Bildt) en est désormais convaincu. Aucun pays n’est prêt à assurer le “lead” de l’opération. “Il est clair que (même) la France n’est pas prête à prendre le lead de l’opération. Elle serait sans doute partie pour participer à une telle mission mais de façon limitée ou en soutien logistique”. Et sans engagement d’une nation cadre, pas de mission. Une mission intérimaire de l’UE aurait, en effet, impliqué environ 2 à 3000 hommes. Beaucoup moins que ceux que les pays étaient prêts à engager. “Beaucoup de pays sont en surtension avec l’Afghanistan”. Dans d’autres pays (l’Allemagne n’est pas citée, mais point besoin d’une grande enquête pour le savoir), l’attention pour le Congo est proche de 0, tant au niveau politique que médiatique, confie un diplomate.

Support for MONUC for lack of anything better. The Europeans could, however, provide MONUC with certain support functions such as transport (C130s or helicopters), intelligence services (drones, very useful in the Kivus, and data interpretation), or assistance with the reform of security (“à condition qu’il y ait un engagement plus net de l’Etat congolais, pour le suivi”). But, for Belgium, “il n’est pas question de fournir de troupes au sol à la Monuc. Notre contribution aurait pu se faire uniquement dans le cadre de l’Union européenne” specifies the Minister, who will report to his federal government colleagues in a Kern (restricted cabinet) this Wednesday morning.

Une position française divisée sur l’opportunité d’intervenir



Before any European shipment, MONUC must reorganize
… Ce mardi après-midi, lors d’une séance à la commission des Affaires extérieures (Afet) du Parlement européen, le ministre français de la Défense, Hervé Morin avait scellé le sort d’une mission intérimaire en déniant toute velléité d’intervention (comme il l’avait déjà fait lors d’une interview above) and insisted on the necessary reorganization of MONUC, on several essential points:
1° The distribution of men. “Certains hommes de la Monuc sont actuellement sur Kinshasa. Où il ne se passe strictement rien. Cela me paraît normal que nous demandions d’abord à la Monuc – qui a 60 aéronefs et 16000 militaires – de se réorganiser, de mieux répartir ses troupes.”
2° Le commandement et l’usage de la force. “Il y a un “problème de commandement et d’organisation. La Monuc intervient sous le chapitre VII des Nations-Unies et peut donc utiliser la force mais se retrouve à ne pas pouvoir l’utiliser car les pays fournissant des troupes ne le veulent pas. Il y a là une contradiction majeure. C’est à la Monuc de mettre en œuvre ses troupes conformément au mandat donné par des Nations-Unies.”

A government hiatus. Sans ces deux mesures, préalables, le ministre français ne voit pas d’intervention européenne possible. “Il y a comme une contradiction à vouloir envoyer des forces pour en encadrer d’autres. On peut s’interroger sur la pertinence du dispositif.” Maintenant, a-t-il reconnu, les Européens ont proposé leur aide pour faciliter l’assistance humanitaire. Et “la France a toujours indiqué qu’elle pouvait participer à la mise en œuvre du commandement, envoyer des cadres, pour la Monuc. Apparemment entre Hervé (Morin) et Bernard (Kouchner), pourtant tous deux membres du même gouvernement, et tous deux fidèles de Nicolas Sarkozy, il y a comme une approche qui n’est pas tout à fait identique.

(NGV)

(Crédit Photos : (De Gucht) diplomatie belge – (Morin) Roland Pellegrino/ECPAD

Nicolas Gros Verheyde

Chief editor of the B2 site. Graduated in European law from the University of Paris I Pantheon Sorbonne and listener to the 65th session of the IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Journalist since 1989, founded B2 - Bruxelles2 in 2008. EU/NATO correspondent in Brussels for Sud-Ouest (previously West-France and France-Soir).