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The questions put to the 27 at the informal defense of Ghent

Leopard 1 tank (credit: Czech Armed Forces)

(BRUXELLES2) La réunion informelle de Gand des ministres de la Défense se déroule dans un cadre politique contraint : des rendez-vous politiques majeurs au niveau européen comme transatlantique (mise en place des nouvelles structures diplomatiques et militaires de l’UE et révision du concept stratégique de l’OTAN) alors que plusieurs Etats membres ont entamé une révision drastique de leurs objectifs  (Strategic Defense Review Royaume-Uni, abandon de la conscription en Pologne, en Suède et suspension en Allemagne, Livre blanc en république Tchèque), sans compter les révisions budgétaires en cours. Le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, qui présidera la réunion, les 23 et 24 septembre, n’avait pas vraiment d’autre choix que de faire une réunion vraiment “informelle” (1), autour de questions assez générales, mais en fait assez politiques. Ce qui revient à l’essence de ces réunions : favoriser la discussion, la prise de conscience plus que l’entérinement de décisions.

How to cooperate, and in which areas?

Quand on regarde le courrier envoyé aux ministres passant en revue les différentes questions en jeu, le contenu des conversations pourrait être dense, pour peu que les Ministres se prêtent à l’exercice avec franchise et non conformisme. La question principale posée est commune aux 27 : “How can we cope with the effects of the crisis on our defense budgets? Dans ce contexte, “comment pouvons nous atteindre notre niveau défini d’ambition et quel peut être le rôle européen ?”. Le ministre belge constate que si de “multiples projets de coopération multinationales existent déjà dans plusieurs domaines”, et qu’il y a “beaucoup d’exemples de coopération efficace et remplies de succès“, il y en a aussi d’autres “which are more expensive and less effective.” Sur cette base, il faut définir des “political orientations” qui nous guideront dans la coopération et savoir “in which areas of cooperation we focus".

Comment coopérer sans abandonner sa souveraineté ? Comment favoriser la création d’une base industrielle européenne ?

Mais Pieter De Crem voudrait ne pas s’en tenir à une conversation générale et superficielle, il entend ainsi approfondir certains leviers de la coopération européenne en interpellant ses homologues de l’UE :

  • What mechanisms and instruments, including the provisions of the Lisbon Treaty, could facilitate cooperation and in what capacity areas?
  • Can you identify opportunities for greater cooperation?
  • Quelle est votre perception de la valeur ajoutée du “pooling and sharing”, en particulier concernant des économies ?
  • Qu’est-ce qui pourrait être fait au niveau européen pour faciliter la spécialisation des rôles/tâches, en plus de la coopération régionale/bilatérale, et quels domaines de capacités sont les plus appropriés pour cela, en prenant en compte les questions de souveraineté et d’interdépendance ? Quand cela entraîne une interdépendance, comment s’assurer que ces capacités seront disponibles si besoin ?
  • En termes de synergies civilo-militaires, quels domaines offrent un plus grand potentiel pour la recherche et le développement de technologie  double usage (par exemple, technologies de l’espace ou de moyens aériens sans pilote). Les coûts peuvent-ils être partagés ? Et quel est la possibilité d’une contribution de l’UE à la recherche européenne ?
  • Quelles mesures pourraient être mises en vigueur pour réduire les coûts de création, de maintien et d’emploi des capacités partagées ?
  • Comment accélérer la création d’une vraie base industrielle et technologique de la défense européenne au lieu de continuer avec la fragmentation qui marque les industries nationales ? Quel équilibre entre les engagements concernant l’accès (aux marchés) et la concurrence et la spécificité du secteur de la défense ?
  • Comment améliorer concrètement la coopération, entre l’UE et l’OTAN ? Peut-on avancer sur l’idée de gains rapides (quick wins) et de projets concrets.

Il ne reste plus qu’à dire… bon courage.

(1) Informal defense of Ghent: a meeting focused on capabilities
NB: personal translation of the original text (English)

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros Verheyde

Chief editor of the B2 site. Graduated in European law from the University of Paris I Pantheon Sorbonne and listener to the 65th session of the IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Journalist since 1989, founded B2 - Bruxelles2 in 2008. EU/NATO correspondent in Brussels for Sud-Ouest (previously West-France and France-Soir).