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Défense UE (Doctrine)

L’Europe de la Défense, ce n’est pas encore çà ! (F. Hollande)

(BRUXELLES2 à Strasbourg) Répondant à une question de journalistes (mon confrère Pascal Verdeau de France3), le président de la République française, François Hollande, a reconnu que « l’Europe de la défense n’a pas encore pris la dimension attendue. Il n’y a pas de force de projection au plan européen. » « Dès lors ce sont des pays qui se coalisent pour intervenir. » Au Mali, la France était le « seul pays qui avait capacité de le faire ». « Nous étions proches » avec notamment les « bases en Afrique ».

Pas de reproche

Le président se défend de porter l'opprobre sur l'Europe. « J’ai assumé cette décision sans faire aucun reproche au niveau européen. Aucun pays européen ne pouvait, dans un délai aussi court que nous, intervenir. » Pour autant, il lance un « avertissement » : il faut « prendre les dispositions nécessaires pour l’avenir » pour pouvoir intervenir. Ce qui est « demandé à l'Europe » aujourd'hui, c'est 1° « de former de l'armée malienne et les troupes africaines » « de le faire et tout de suite » ; et 2° de « rassembler le plus de financement possibles – pour la MISMA – mais surtout pour aider le Mali à reconstruire. « La phase de dialogue politique n’a de sens que si on permet la sécurisation du territoire malien et l’inclusion de tous dans ce processus. C'est plus facile si il y a politique de développement que s’il n’y en a pas. »

Avoir une véritable politique extérieure

Peu avant dans son discours liminaire, le président avait indiqué que « dans cette redistribution des cartes de la puissance à l’échelle du monde », l'Europe devait être présente. « Nous devons (...) avoir la lucidité indispensable pour élaborer une stratégie pour conduire une véritable politique extérieure commune, pour avoir une défense européenne. La France y est prête. Il est temps là encore d’en finir avec la dispersion des initiatives de rassembler nos forces et nos moyens, de rapprocher nos industries, d’harmoniser aussi nos positions dans les instances internationales où l’Europe doit parler d’une voix, d’agir pour résoudre les conflits qui heurtent les consciences humaines. »

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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