Centrafrique. Il fallait frapper fort et vite (François Hollande)

(BRUXELLES2 - à Paris/ Elysée) « En République centrafricaine, il fallait frapper fort tout de suite ». Le président français a résumé ainsi toute la problématique qui se posait face à l'intervention.
Intervenir ou ne pas intervenir
« La seule question qu’il convient de se poser était : intervenir ou ne pas intervenir ? Laisser les massacres continuer ou les arrêter ? Regarder femmes et enfants se faire violenter ou y mettre fin ? » a-t-il commenté lors de la conférence de presse de clôture du sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, samedi (7 décembre). Et pour le président de la République, l'intervention était justifiée. « Il y a déjà une respiration pour les Centrafricains. Nos troupes ont pu être accueillies dans les villages et les villes avec la liesse des Centrafricains, comme hier des Maliens, car nous sommes perçus comme des libérateurs ».
1600 soldats et aussi longtemps que nécessaire
Le déploiement monte en puissance rapidement. « Jeudi soir, il y avait 600 militaires français. Hier soir, il y en avait 1 000. Et ce soir (7 déc.), il y en aura 1600. Et ce sera l'effectif qui demeurera autant que nécessaire pour cette mission », a précisé le président français. Ce seront donc 400 de plus que ce qui était prévu jusqu'à maintenant. « Le déploiement sera le plus rapide possible et se fera partout où il y a des risques pour la population. » Un déploiement qui se fera « avec les forces africaines présentes », estimées à 2500 soldats. « L'opération sera rapide et efficace » et « devra permettre avec les Centrafricains, de rétablir la stabilité et permettre des élections libres et pluralistes dans ce pays ».
Les trois étapes de l'intervention
Pour François Hollande, il y a effectivement trois étapes à l'intervention :
- « Dans un délai court, nous pourrons faire cesser les exactions et massacres. Aujourd’hui il y en a peu mais jeudi les chiffres effrayaient » attribuant ce changement à l'annonce du déploiement français.
- « Le deuxième temps de la mission sera de désarmer toutes les milices et les groupes qui terrorisent les populations. »
- « Le troisième temps doit permettre aux autorités de pouvoir reprendre le contrôle du territoire et d'assurer la défense de la population. »
Les élections en ligne de mire
« Comme au Mali, il s'agit de conclure l’opération par la tenue d’élections » . « Au Mali, il s’agissait de lutter contre une offensive terroriste de groupes particulièrement armés et entraînés. En quelques mois, nous avons désarmé son offensive, nous l’avons vaincue et permis au Mali d'organiser des élections présidentielles en juillet et maintenant des législatives (15 décembre). » « Il n'y a pas de sécurité, s’il n’y a pas de démocratie et de pluralisme. Parce que toute entorse, toute violation conduit des groupes à utiliser d’autres moyens que les bulletins de vote pour parvenir à leur fin. »
La défense de l'Afrique est la défense de l'Europe
« L’Union européenne pourra prendre sa part » à cet effort. Les Européens ne doivent pas oublier que « pour que l'Europe assure sa défense, il faut aussi que l’Afrique assure la sienne ». Car « il n’y a pas de mer qui empêche le terrorisme de traverser. » Une conclusion en guise d'avertissement à ceux qui sont tentés de rester passifs.