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Les 27 à la recherche d’un compromis sur le centre d’opérations

Alain Juppé (Fra) et Guido Westerwelle (All) (crédit : Thierry Monasse)

(BRUXELLES2 - Conseil des ministres de l'UE) Les ambassadeurs du COPS - le comité politique et de sécurité - sont toujours à la recherche d'un accord sur les conclusions des Ministres des Affaires étrangères concernant la politique européenne de défense (PSDC). Le diner hier (30 novembre) entre ministres de la Défense et Affaires étrangères n'a pas, en effet, permis d'aboutir à un accord. Et les discussions ont repris ce matin, au niveau des ambassadeurs. « Nous les voyons tourner dans les couloirs du conseil » m'a confié un diplomate européen. Et çà discute tout azimut. Des discussions bilatérales informelles sont aussi prévues au niveau de certains ministres. Ainsi une rencontre bilatérale entre le ministre italien des Affaires étrangères et son homologue britannique doit avoir lieu.

L'enjeu : activer le centre d'opérations

Tout l'enjeu de la discussion tourne maintenant non plus sur la mise en place d'un quartier général permanent des opérations. Les partisans de cette avancée (les "Weimar" notamment) ont pris acte du veto britannique et ont renoncé. En échange, ils voudraient bien avancer sur l'amélioration du système existant et notamment l'activation du centre d'opérations existant (OpsCenter dans le jargon). Mis en place depuis 2004, l'OpsCenter n'a jamais été utilisé. La salle prévue à cet effet est prête. Tout le matériel aussi, prêt à l'emploi, du moins théoriquement. Les ordinateurs dans un carton, sur la table ou dans le couloir. Le personnel de l'Etat-Major est prêt à cette option (s'il est renforcé le cas échéant par quelques experts nationaux). Mais voilà, depuis 7 ans, les Etats membres ne sont jamais parvenus à un accord de déclenchement de cet outil, préférant activer un des cinq quartiers généraux (OHQ) mis en place au niveau national (*).

A la recherche d'un accord sur un langage commun

Le projet de conclusions du Conseil avait, en effet, prévu (dans son paragraphe 32) trois éléments de langage différents, plus ou moins précis : 1) le déclenchement du centre d'opérations - "selon les termes de référence" pour les nouvelles opérations, 2) le déclenchement du centre d'opérations pour la mission EUTM Somalia et la future mission dans la Corne de l'Afrique, 3) la possibilité de déclenchement dès que possible. Mais aucun accord n'était encore atteint en fin de matinée. D'un coté, les Français (avec les "Weimar") en font un point d'honneur et ne démordent pas de voir ce centre d'opération activé, de l'autre les Britanniques - aidés des Lettons et de quelques autres - en font une question idéologique inverse et le refusent totalement. Et chacun essaie de gagner des partisans à sa cause.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Northwood (UK), Suresnes Mont-Valérien (France), Potsdam (Allemagne), Rome (Italie), Larissa (Grèce). Actuellement seul l'OHQ de Northwoord est en fonction (pour l'opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta). L'OHQ de Rome a été utilisé pour l'opération morte-née Eufor Libya. L'OHQ du Mont-Valérien pour l'opération EUFOR Tchad (2008) et l'opération Artémis Congo (2003). L'OHQ de Potsdam pour l'opération Eufor RD Congo (2006)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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