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L’opération “Civilian Protection” et “No Fly Zone” en Libye déclenchée. Qui y participe ? (maj5)

Tornado F3 autour de leur ravitailleur (crédit : Royal Air Force)

Français et Britanniques à l'avant garde

La France et le Royaume-Uni forment les premiers éléments de la force à frapper la Libye afin de "protéger les civils". Et ce pourrait être chose faite rapidement. Un pays arabe pourrait également participer à une première série de frappes, le Qatar sans doute.

David Cameron, le Premier ministre britannique doit venir, après une réunion du Cabinet, devant les Communes, vendredi en fin de matinée ; ce qui est plutôt exceptionnel. Pourra alors commencer l'opération proprement dite de "protection des civils" suivie de l'opération de "No Fly Zone"

Du côté des pays européens et de l'OTAN, participeront : outre les Etats-Unis — élément fondamental de l'opération ; le Canada (6 CF18) ; le Danemark (4 F-16) ; la Norvège (6 F-16 a confirmé le Premier ministre Stoltenberg samedi à Paris).

* L'Espagne devrait suivre. Le Premier ministre Zapatero en personne a demandé, vendredi, aux forces armées de voir quels moyens navals et aériens pouvaient être employés. Les bases espagnoles seront mises à disposition de la coalition. La Belgique et les Pays-Bas pourraient aussi prêter leur concours, dans un second temps, sous réserve d'une information/consultation de leur parlement.

Ceux qui participent de diverses façons

Deux pays européens ne participeront pas à l'opération directement mais la soutiendront de façon logistique : la Grèce (par la mise à disposition de la base de Souda et d'autres moyens à préciser, notamment sur l'aspect humanitaire), la Pologne (par la mise à disposition d'avions de transport).

* L'Italie participe de façon plus importante que prévue

Le cas de l'Italie mérite d'être traité à part. Si le gouvernement italien avait prévu, dans un premier temps, de ne pas s'impliquer directement à la mission mais seulement de mettre à disposition la base de l'OTAN en Sicile, cette position évolue désormais dans une position plus active. Selon le ministre de la Défense La Russa, « Les F16 et Eurofighter (italiens) sont en alerte, tout comme notre destroyer torpilleur Francesco Mimbelli et nos navires de débarquement San Marco et San Giorgio. Trois corvettes avec 250 marins (Chimera, Fenice et Elettra) sont déjà déployées près des côtes libyennes ». Il faut aussi noter que le porte-avions Garibaldi - avec ses AV8B Harrier II et des hélicoptères - a été placé en alerte. 

Ceux qui ne veulent pas participer pour diverses raisons

Une dizaine de pays ne participeront pas. Un pays a exclu, d'emblée, haut et fort, toute participation militaire de quelque sorte. C'est l'Allemagne. En témoignent la déclaration très claire de son représentant à l'ONU, jeudi soir, ainsi que celle du ministre des Affaires étrangères Westerwelle. La république Tchèque devrait adopter cette position également. La Turquie, également, a précisé son opposition à une « intervention étrangère dans un pays frère et ami ».

* Certains pays de l'Est n'estiment pas l'opération militaire totalement nécessaire et n'en ont pas également beaucoup de moyens (Hongrie, Bulgarie, Slovaquie...). Les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) n'ont pas de moyens aériens et peu de moyens maritimes. D'autres pays ont adopté le principe de neutralité (Irlande, Autriche, Chypre, Malte) ou n'interviennent pas dans des opérations de coalition (Suède, Finlande).

Lire également : Une force arabo-occidentale pour conduire les opérations sur la Libye ?

* Mis à jour vendredi 18 mars / samedi 19 mars

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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