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Opération Serval. Un C130 danois au Mali. Une aide logistique allemande… Et la Belgique (Maj3)

(BRUXELLES2) L'opération française au Mali commence à prendre une nette couleur européenne. Après le Royaume-Uni dimanche, la Défense danoise a confirmé aujourd'hui (14 janvier) fin d'après-midi l'envoi d'un avion de transport C-130 Hercules du détachement d'Aalborg au Mali en soutien à l'opération française. L'Allemagne confirme apporter un soutien logistique et médical (très utile). Et la Belgique doit décider demain de l'envoi d'un C-130.

Accord parlementaire au Danemark

Le gouvernement danois a aujourd'hui reçu l'accord de la commission des affaires étrangères (du parlement national) pour que « le Danemark puisse venir en soutien l'opération dirigée par les Français au Mali avec un avion de transport Hercules et le personnel de soutien nécessaire », précise le communiqué officiel. Cet avion pourrait partir dès demain. Cette aide danoise s'ajoute à l'aide britannique confirmée dimanche et à celle - plus civile et humanitaire - de l'Allemagne. Elle pourrait aussi porter sur un possible ravitaillement en munitions (bombes guidées laser) même si cette information n'a pas pu nous être confirmée à Copenhague.

Soutien logistique allemand

Berlin pourrait également apporter à l'opération Serval un soutien logistique (*) et médical. « Nous sommes convenus, au sein du gouvernement fédéral, d’ouvrir un dialogue avec la France pour savoir dans quelle mesure nous pouvons soutenir l’engagement français au-delà de l’envoi de troupes de combat, par exemple sur le plan politique, logistique, ou bien humanitaire ou médical », a ainsi déclaré aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle après un entretien avec son homologue français L. Fabius. Si « l’engagement d’unités allemandes (Nb : unités combattantes) n’est pas à l’ordre du jour » comme l'a précisé le ministre, « il est clair que l’Allemagne ne laissera pas la France seule », a résumé Andreas Peschke, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

(*) On pourra utilement rappeler que la plupart des avions de transport allemand - comme néerlandais, belge et français - sont exploités en "pool" et gérés dans un commandement commun (EATC) à Eindhoven

Une image vaut tous les discours

Tout aussi parlant que cette déclaration du ministre allemand, la première page du site web du ministère allemand des Affaires étrangères est éloquente. Reprenant une photo des soldats français embarquant pour l'opération au Mali, il décrit "soutien international pour le Mali"...

Un C-130 Belge engagé

Après avoir un peu renâclé, le gouvernement belge devrait décider, mardi (15 janvier) de l'envoi (ou non) de C-130 Hercules en renfort pour assurer des missions de transport. (MAJ) Selon les informations diffusées mardi, la Belgique enverra, en fait, non pas un mais deux C-130 ainsi que deux hélicoptères A109 destinés au soutien médical. Septante-cinq militaires belges seront ainsi déployés dans ce pays africain. Un C-130 se trouve déjà dans la région (en fait, il est déjà au Tchad, ayant déjà fait au moins une rotation dans le cadre du système de pooling d'avions mis en place entre les pays du Benelux, la France et l'Allemagne = EATC). Un deuxième avion partira le mercredi (16 janvier). Pour Pieter de Crem, c'est logique « Mon homologue français demande un appui tant stratégique que tactique pour le transport au Mali. Les deux C-130 y achemineront des troupes à partir des pays voisins. Nous fournirons également un appui médical. » Cette mission n'est pas limitée à quelques jours. « Aucune durée n'est ainsi fixée à la mission » précise-t-on à la Défense belge. NB : il n'est pas exclu que cette aide héliportée puisse perdurer notamment sous forme de soutien médical à l'opération EUTM Mali.

Un pari en passe d'être gagné : la "couleur" européenne

Commentaire : Le pari du gouvernement français de ne pas faire une opération qu'en solo serait-il en passe d'être gagné ? Sans doute. Mais on peut remarquer que les premiers à répondre... ont justement été les pays qui soit ne sont pas partie prenantes de la PeSDC (Danemark) soit y sont hostiles (Royaume-Uni).

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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