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“Force protection” pour EUTM Mali : les Français ne seront pas seuls (Maj3)

Le soutien médical n'est pas totalement réglé, notamment concernant le Medevac (évacuation médicale). Sur la photo débarquement à Sévaré du matériel médical pour les hélicoptères belges de soutien à l'opération Serval (crédit : ministère belge de la Défense)

(BRUXELLES2 à Dublin - exclusif) Les Français ne seront pas seuls à assurer la "force protection" des formateurs européens déployés au Mali (EUTM Mali). Rien n'est encore officiel. Mais...

Deux pays (république Tchèque et Espagne) ont indiqué qu'ils pourraient, sous réserve de certaines adaptations, assurer cette protection de la force. Un point essentiel, comme l'a rappelé le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Il est important que « les Français ne soient pas seuls à assurer cette fonction » (qui est une des plus visibles de la mission) a-t-il expliqué à ses homologues lors de son intervention mardi soir (*).

Pas de nouvelle réunion de génération de force

Un participant à la réunion a confirmé à B2 cette piste, indiquant qu'il ne serait sans doute pas nécessaire de convoquer une nouvelle conférence de génération de forces. Les « derniers problèmes pouvant être réglés dans la semaine ». Et la décision de lancement prise alors le 18 février (comme prévu). Coté européen, on semble plus réservé cependant... Et on attend une confirmation pour la partie "Medevac" (évacuation médicale).

Dispositif de "force protection"

Les Tchèques qui ont annoncé disposer de capacités à disposition du chef de mission, le général Lecointre, pourraient mettre environ 30 militaires. Ils devraient faire les premiers six mois a confirmé Vlastimil Picek, le vice-ministre tchèque de la Défense, avant d'être remplacés par des formateurs pour la seconde période des six mois suivants. « La mission au Mali reste une mission d'entraînement et nos soldats ne participeront pas activement à des hostilités » a-t-il déclaré. Un engagement qui suscité les remerciements appuyés du général Lecointre.

Les Espagnols seraient aussi prêts à bouger, quitte à redéployer certains militaires au sein de la limite de 50 personnels autorisés par le Congrès (espagnol). Le Secrétaire général à la Défense, Alejandro Alvargonzález, qui représentait le ministre (en déplacement officiel en Indonésie) a confirmé, à mes collègues espagnols d'EFE, qu'une trentaine de militaires assureraient la "force protection".

La Force protection est divisée en deux secteurs géographiques où seront localisés les formateurs et experts européens. Certains pourraient être basés à Bamako, la capitale malienne (Tchèques notamment). Et d'autres (Français essentiellement) au camp de Koulikoro, à environ 60 km au nord-est de Bamako, près du fleuve Niger. Selon les règles d'engagement, cette "force protection" disposera d'armes ainsi que de véhicules légers blindés. Mais ne pourra faire usage de ces armes qu'en cas de "légitime défense" ou de risque avéré. Elle n'aura aussi comme fonction que de protéger les implantations européennes (à Bamako ou Koulikoro), les formateurs lors de leur travail d'entraînement (afin d'éviter d'éventuelles attaques "green on blue") ou leurs déplacements. Et ne participera pas aux combats actuellement menés dans le nord. Il n'y a ainsi pas d'activité de "mentoring" prévue.

Soutien médical

Le soutien médical à la mission (équipe médicale et hopital de campagne - Role 1 / 2) devrait être assuré par des militaires allemands (au moins 20 personnes), qui assureront le Rôle 2 à Koulikoro, avec des éléments autrichiens, hongrois et bulgares (qui assureront le Role 1 à Bamako).

(*) Le ministre français a dû quitter Dublin un peu plus tôt que prévu pour se rendre en Asie (Inde). Et le sujet "Mali" a donc été abordé en précurseur lors de la session "capacités" du soir.

(Maj) Précisions sur les effectifs tchèques et espagnols. Et confirmation des deux capitales des informations données en primeur sur B2

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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