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Une force de planification US en Jordanie

Un parachutiste Us avec le "pin" jordanien lors de l'exercice Eager Lion 2012 (Crédit US Army / Sgt. Julius Clayton)

(BRUXELLES2) L'armée américaine a secrètement envoyé une taskforce de plus de 150 hommes et femmes en Jordanie pour assister les forces jordaniennes face à l'afflux de réfugiés syriens... et autres tâches. Cette taskforce est basée dans un centre de formation militaire jordanien situé à moins de 35 miles de la frontière, dans une ancienne carrière au nord d'Amman, révèle aujourd'hui le New York Times.

Installée depuis l'été

Dirigée par un officier supérieur, elle comprend des spécialistes en communication, des experts en logistique, des formateurs et du personnel d'Etat-Major ainsi qu'un diplomate du Bureau Réfugiés et Migrations du ministère des Affaires étrangères. La task force a commencé ces travaux cet été. Mais c'est après un exercice tenu en mai "Eager Lion 2012" — qui a vu la participation de 12.000 soldats de 19 pays dont des forces spéciales —, que les premiers éléments sont arrivés. En fait ils sont restés à l'exercice.

Se préparer au pire

Première fonction de cette mission US : aider les Jordaniens à gérer l'afflux de réfugiés. Le pays accueille environ 180.000 réfugiés, même si le rythme estival de 3000 personnes à franchir la frontière par jour s'est ralenti à quelques centaines par jour (l'armée syrienne ayant renforcé ses effectifs). Les Américains ont ainsi fourni des kits médicaux, du gravier (pour stabiliser le stable) au camp de Zaatari qui abrite environ 35.000 réfugiés. Mais ce n'est pas son seul objectif. La mission comprend, ainsi, des planificateurs chargés de préserver la Jordanie des affrontements qui se déroulent en Syrie. Il s'agit aussi de se préparer à la « possibilité que la Syrie perde le contrôle de ses armes chimiques ».

Zone tampon ?

Coté américain, on évoque aussi l'idée de créer une zone tampon entre la Syrie et la Jordanie - mise en oeuvre par les forces jordaniennes sur le côté syrien de la frontière mais soutenue politiquement et peut-être logistiquement par les Etats-Unis. Une "buffer zone" qui reste pour l'instant au stade de « l'éventualité » et non mise en oeuvre, notent nos confrères.

Quelques escarmouches

Si la Jordanie a été relativement épargnée par les combats, de récentes escarmouches ont cependant éclaté entre les armées des deux pays et en août une fillette de 4 ans avait été blessée par un obus syrien tombant sur sa maison dans une ville frontalière en Jordanie. Et le risque d'une situation à la turque avec tirs de mortiers réciproques, est une « préoccupation croissante à Washington » qui redoute par dessus tout une extension de la violence à toute la région.

A suivre (sur le Club de B2) : la tactique française des zones libérées

Rédaction de B2

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