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Ashton met en garde le Liban sur les expulsions. Le rythme des réfugiés s’accélère

réfugiés syriens au Liban (crédit : UNHCR)

(BRUXELLES2) Catherine Ashton a condamné samedi (4 août) les récentes expulsions de citoyens syriens par les autorités libanaises. "Inquiète", la Haute représentante pour les Affaires étrangères a  mis en avant le fait que le Liban est un pays signataire de la Convention des Nations-Unies contre la torture, l’interdisant formellement d’extrader toute personne qui pourrait être victime de torture dans son pays d’origine.

«Le Liban doit s’assurer qu’aucune expulsion n’ai lieu en dehors du cadre juridique international, et que des procédures valides et transparentes soient mises en place, en coopération avec toutes les organisations domestiques et internationales compétentes, notamment l’UNHCR » souligne la chef de la diplomatie européenne. L’Union Européenne a d’ailleurs réitéré l’assurance de son aide matérielle et technique dans la gestion de cette crise humanitaire.
500 réfugiés par heure au Liban !

Selon l’Agence des Nations-Unis pour les Réfugiés, le Liban accueillerait en moyenne 500 réfugiés toutes les heures. Venus de Homs, Damas, Dara’a ou Alep, les civils fuient les combats. «La majeure partie sont des femmes et des enfants avec une myriade de besoins et dépendants de de l’aide extérieure.» a fait savoir la porte parole de l’agence des Nations-Unies, Melissa Fleming. Officiellement, au Liban, 33,000 personnes se sont enregistrés et 1700 sont en attente d’enregistrement. Mais la plupart des réfugiés - reconnait-on au niveau international - ne s'enregistre pas à la frontière, poursuivant vers la route de Beyrouth, Saida ou Tripoli sans s'enregistrer auprès des Nations Unis.

La même situation est observée en Turquie où 44.000 Syriens, dont la moitié constituée d’enfants, ont trouvé refuge dans les huit campements construits par Ankara. En Irak, l’UNHCR travaille à le mise en place d’un nouveau camp de réfugiés dans la région d’Al-Qa’im alors que l’agence compte déjà 12,049 réfugiés syriens sur le sol irakien.

En Jordanie , enfin, le tout nouveau campement de Za’atri a accueilli 9.500 personnes pour le seul mois de juillet, dont une très large partie venant des villes de Homs et Dara’a. Le gouvernement jordanien estime à environ 150.000 réfugiés syriens sur son territoire depuis mars 2011. Une antenne chirurgicale française devrait se déployer prochainement à la frontière (lire : Une antenne médico-chirurgicale française déployée à la frontière de la Jordanie).

La communauté humanitaire inquiète

Une initiative saluée par la Commission européenne qui a récemment augmenté son aide, passant à 40 millions d'euros (lire L’Europe double son aide humanitaire en Syrie. Situation critique). "Toute initiative est bienvenue" précise le porte-parole de la commissaire à l'Aide humanitaire, K. Georgieva. "Mais bien sûr pour nous, la question essentielle reste l'accès aux populations civiles à l'intérieur de la Syrie. Nous continuons de demander instamment à toutes les parties de ne pas entraver ou mettre des obstacles à  l'action des travailleurs humanitaires et de respecter le droit international humanitaire."

Avec les combats qui continuent de s’intensifier autour d’Alep, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays avoisinerait en effet les 1,5 millions à l’heure d’aujourd’hui selon l’UNHCR. Et la secrétaire général adjointe des Nations-Unis aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a, elle aussi, lancé un appel au respect des organisations humanitaires tout en exprimant ses inquiétudes. De «nombreuses personnes ont trouvé refuge dans des écoles ou d’autres bâtiments publics en zone plus sûre. Ils ont immédiatement besoin de nourriture, de matelas et de couverture, de matériel médical et d’eau potable

La dernière carte diffusée par le Département d'Etat US et le UNHCR, télécharger ici

Rédaction de B2

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