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Arctic Sea: la Commission ne voit pas de faille dans la sûreté maritime

(BRUXELLES2) Après la récupération de l'Artic Sea (ce navire sous pavillon maltais détourné par des "pirates" vers les côtes africaines - voir les nouvelles d'août), la Commission européenne n'estime pas que les règles de sûreté maritime européenne soient en cause ou nécessite leur renforcement, a souligné un des portes-paroles de l'institution à Bruxelles, ce mardi (18 août).

"Près de la Guinée Bissau". La Commission européenne a ainsi, bien été « informée hier après midi par les autorités maltaises (autorités du pavillon), que l’Arctic Sea a été retrouvé, et est sous contrôle de la marine russe, à 300 miles nautiques au sud du Cap Vert et 15 miles de la Guinée Bissau. » a expliqué Martin Selmayr (qui assure la responsabilité du service du porte-parole de la Commission durant la période vacances). Mais, selon les autorités maltaises informées par le gérant de la société propriétaire du navire, « tout l'équipage est sain et sauf ». Une équipe d'enquête conjointe, coordonnée par la Finlande (siège de la société propriétaire), incluant des représentants de Malte, et de plusieurs autres pays (Suède...), travaille ensemble et mène une enquête criminelle.

Un "bon scénario pour Hollywood". Durant tout le temps de l'enquête, les différentes autorités européennes concernées ont en effet tenu Bruxelles informé. Et la Commission européenne « est satisfaite de cette consultation ad hoc et des informations fournies ». En l'état des choses, il ne paraît donc pas nécessaire de modifier la réglementation européenne en vigueur (règlement 725 datant de 2004). Même, si en l'état des choses, Bruxelles préfère resté « discret ». « Une enquête criminelle est en cours. Un jour tous les détails connus, cela pourrait faire un bon film pour Hollywood » ajoute, ironique, Martin Selmayr (qui a toujours le sens de la formule). Il n'a cependant pas voulu expliquer pourquoi la Commission avait, un jour, expliqué qu'il y avait acte de piraterie. Et pas le lendemain...

La coopération avec les Russes "difficile". Selon un inspecteur de la police finlandaise, cité par la presse nationale, les pirates seraient restés à bord du navire depuis la première attaque le 24 juillet, au large de la Suède. Et si la demande de rançon paraît authentique, l'hypothèse d'une fraude à l'assurance n'est pas exclue comme tant d'autres y compris une opération destinée à rehausser le prestige national. Quant à savoir qui va mener l'enquête judiciaire, comment notamment vont être réparties les responsabilités entre les différentes autorités nationales, elle reste à déterminer. Si entre les Européens, après un démarrage plutôt chaotique, la coordination semble s'être affirmée, en revanche, « il a été difficile de coopérer avec les Russes dans la traque internationale de ce navire » expliquent les Finlandais...

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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