Derrière les pirates, les trafiquants
(BRUXELLES2) Les interrogations sur l'après-Atalanta se font jour. Intervenant lors des SecDef13, le Contre-Amiral Éric Dupont, commandant adjoint de l'opération EUNAVFOR Atalanta, est revenu sur le succès de la mission mais a aussi laissé entendre qu'une conclusion trop prématurée de l'opération pourrait entamer la stabilité de la Somalie.
Piraterie endiguée, pas supprimée
« Atalanta a permis d’endiguer le développement de la piraterie » au large des côtes somaliennes. Mais la piraterie n’est « pas pour autant supprimée » a-t-il averti. Terminer la mission fin 2014 (comme prévu) pourrait donc s'avérer dangereux, selon lui. Les « investisseurs privés du crime organisé » profiteraient de cet abandon «pour financer cette activité qui s’avérerait une manne importante ».
Situation fragile
« La situation politique interne en Somalie ou les potentiels bailleurs du crime organisé » sont autant de facteurs de fragilisation de la zone, a-t-il souligné. Et "EUNAVFOR est une clé" de la réussite à la stabilisation de cette zone. Garder une action maritime sur zone, en même temps qu'une action politique et un renforcement des capacités à terre, apparaît donc nécessaire. « Seule l'Union européenne peut faire çà (…) parce que l’Union européenne est une union politique » a-t-il souligné, mettant en avant de façon implicite les différentes actions entreprises dans la région.
NB : Le mandat de la mission ATALANTA se termine en décembre 2014. Mais des discussions ont commencé au sein de l'Union européenne sur son éventuelle prolongation. Dans la région, l'Union européenne a mis en place deux autres missions : EUTM Somalia pour l'entrainement des forces somaliennes (établie en Ouganda et en partie à Mogadiscio) et EUCAP NESTOR pour le renforcement des capacités maritimes (établie à Djibouti).
(Claire Saignol)
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