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On en apprend tous les jours un peu plus sur les méthodes des pirates

On les savait très professionnels et très organisés. C'est chose confirmée tous les jours. En tout cas les dernières interrogatoires menés par le renseignement indien sur les 15 pirates arrêtés sur le Prantalay 14 sont édifiants, tel que le raconte la presse locale.

Un contrat de 100$

Les pirates ont entre 17 ans pour le plus jeune, selon les Indiens à 37 ans pour le plus agé. Mais la plupart ont moins de 25 ans. Ils viennent d'un petit village près de Bosaso. Parmi les 15 pirates arrêtés, deux sont d'anciens membres des forces armées somaliennes. Des mercenaires.

Les pirates ont reçu un contrat pour capturer 5 navires et les ramener sur une jetée isolée près de Gerald en Somalie. Une commission de 100 $ par personne si la mission est menée à bien.  Ils ont acheté 20 AK 47 pour 30 à 50 cents chacun (*). Des armes qui se trouvent un peu partout en Somalie comme un "ticket de loterie".

Ils ont été bien entraînés pour capturer les navires, jugent les policiers indiens. Après avoir coupé le lien avec le navire rapide, ils ont navigué à la voile. Technique parmi d'autres : ils lancent un grappin sur le navire. Et quand il atteint sa cible, le bastinguage s'effrondre, il sert comme échelle. Petite astuce qui montre comment les pirates se sont adaptées aux forces internationales : pas de moteur à bord du navire, pas d'échelle. On limite le risque ainsi d'être pris. Et s'ils sont pris, ce sont (à peu près) d'inoffensifs pêcheurs. Naturellement une fois devant le risque d'être pris, et selon une technique désormais traditionnelle, ils ont balancé les armes (23 AK47 et 2 RPG) à la flotte.

Problème et stupeur

Problème pour les Indiens. Ces pirates (somaliens, kenyans ou éthiopiens) n'ont pas de carte d'identité. Donc impossible de les renvoyer à leur pays d'origine. Les Indiens seraient ainsi obligés de les garder. Stupeur des interrogateurs quand un des pirates arrêtés leur répond dans un Hindi balbutiant. Il a appris l'Hindi auprès des vendeurs indiens en Somalie...

(*) Sauf erreur de ma part, nous parlons de Cent Roupies, 54 à 90 euros.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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