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La flotte néerlandaise neutralise un skiff pirates

Le navire néerlandais Hr. Ms De Ruyter qui participe à la mission anti-piraterie de l'OTAN (Ocean Shield) est intervenu vendredi en mer d'Arabie, sur un bateau mère, a-t-on appris samedi de source officielle.

Sur le pont du bateau-mère, on peut apercevoir le skiff. Vue prise à partir de l'hélicoptère du De Ruyter (crédit : Marine néerlandaise)

À la fin de l'après-midi, l'hélicoptère de bord a découvert un bateau mère suspect, le "Japan 555" à environ 40 km du navire de guerre. Une découverte pas tout à fait fortuite. Depuis plusieurs jours, le Japan 555 alias Malaysia 618 ou Tai Yuan 227 (un navire taiwanais capturé en mai 2010 par les pirates), écume la mer d'Arabie et les parages pour capturer des navires marchands.

Tir au but

Le navire suspect n'a pas répondu aux appels radio et ne s'est pas non plus arrêté aux coups de semonce effectué avec le canon de bord. Mais, explique-t-on à la Haye, il n'a pas été possible de s'emparer du bateau-mère, ne voulant pas mettre en danger la vie des otages qui se trouvaient, probablement, à bord. Une intervention chirurgicale a donc été décidée. C'est un tireur d'élite des forces spéciales de la Marine qui en fut chargé. A l'aide d'un tir, effectué à bord de l'hélicoptère, il neutralisa le moteur du skiff présent sur le pont. Ce qui permet d'ôter aux pirates toute latitude d'action ultérieure.

(mise à jour) Selon des sources somaliennes citées par l'ONG Ecoterra, un pirate somalien aurait été sérieusement blessé d'une balle dans l'abdomen lors de l'éttaque, 2 autres sont portés disparus et 4 plus légèrement blessés. Le navire est revenu au port d'attache provisoire des pirates (originaires de Garacad) à Dhanane.

NB : le Hr. Ms De Ruyter, avec à bord 220 marins et une équipe des forces spéciales, est actuellement le navire amiral de l'opération Ocean Shield de l'OTAN. Les Pays-Bas se sont très tôt impliqués dans les opérations anti-piraterie, d'abord à titre national puis en fournissant des moyens alternativement aux forces de l'Union européenne et de l'OTAN.

Au moins 5 bateaux piratés servent régulièrement de bateaux mères

Selon la nouvelle tactique en vigueur depuis plusieurs semaines maintenant, les pirates utilisent certains vaisseaux capturés comme bateaux-mères. Les équipages des navires leur servant alors de bouclier humain contre une possible opération. Au moins cinq navires participent à cette action en mer d'Arabie : le FV Tai Yuan 227 (Alias Japan 555), le FV Jih Chun Tsai 68 et un des Prantalay. Le Fv Golden Wave (alias Geummi 305) ainsi que le MV Blida semblent, lui, préférer les eaux du bassin somalien.

Mais cette tactique peut connaitre aussi des échecs. Comme le montrent les deux opérations offensives exécutées, vendredi, par les marines malaisienne et sud-coréenne. Celles-ci n'ont pas pris de gants comme les Néerlandais. Et sont rapidement passés à l'assaut. Si elles ont agi seules, ces forces ont incontestablement bénéficié d'un soutien en matière de renseignement. Elles bénéficient du "Mercury", le chat sécurisé" mis en place par la force européenne anti-pirates. Et certainement d'une assistance américaine.

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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