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1989. Tchécolovaquie. Le silence français

(archives) La création d'un mouvement d'opposition, ses premiers succès et le recul du pouvoir ont provoqué maintes réactions à l'étranger.

Un des premiers à réagir a été le Premier ministre polonais, Mazowiecki. La veille du sommet de Malte, un long télégramme signé du président Bush, adressé au Forum civique, se réjouissait de "l'avancée démocratique en Tchécoslovaquie", tandis que le gouvernement anglais accueillait "chaleureusement le processus de démocratisation en cours". Les jeunesses des différents pays, notamment à l'est, n'ont pas été en reste. Le NZS polonais et la FIDESZ hongroise ont envoyé des délégués à Prague. Un représentant des étudiants autrichiens avait apporté dimanche dernier à Bratislava, un bouquet de fleurs aux couleurs tricolores, en guise de cadeau de bienvenue à la veille de l'ouverture de la frontière. Plusieurs partis politiques d'Europe ont exprimé leurs vœux de solidarité, tel le Parti populaire italien.

Coté français… rien ! Ni communiqué officiel, ni réaction des organisations étudiantes, ni message de la part d'organisations non gouvernementales, comme la Fondation France-Libertés par exemple, d'habitude si promptes à réagir. Dommage ! Car le souvenir français est toujours vivace en Tchécoslovaquie. Les personnes âgées ne se font pas faute de rappeler que la France a contribué à créer leur République en 1918. Et le portrait du général franco-slovaque Stefanik, qui lutta pour l'indépendance, orne toujours symboliquement la boutonnière des étudiants en grève en Slovaquie.

(article paru dans le Quotidien de Paris, 7 décembre 1989)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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