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Les 4 otages du SV Quest sont morts : dans l’assaut ?

L'USS Bulkeley un des poursuivants du SV Quest (crédit : US Army)

C'est le commandement central des armées US qui nous l'apprend. Les 4 otages qui étaient à bord du yacht SV Quest sont morts, "tués par leurs ravisseurs". Selon la version officielle, donnée par le commandement US,  il était environ 1 heure EST (11 heures locales) quand l'évènement s'est produit. Les négociations "étaient en cours pour obtenir la libération des quatre otages. Les forces américaines ont (alors) répondu à des coups de feu venant du navire piraté. Ils ont atteint le SV Quest, sont montés à bord, et ont découvert les quatre otages (qui) avaient été tués par leurs ravisseurs. Malgré les soins prodigués immédiatement, les quatre otages ont finalement succombé à leurs blessures".

Il y avait, selon les premières informations 19 pirates à bord. "Durant l'assaut, deux pirates ont été tués". Et les corps sans vie de deux (autres) pirates ont été retrouvés à bord. Les 13 pirates survivants ont été capturés rejoignant ainsi les deux autres déjà capturés par les pirates. 15 sont donc aux mains des Américains qui pourraient les transmettre à la justice américaine.

Les forces navales suivaient le SV Quest depuis environ 3 jours après sa capture. Pas moins de 4 navires avaient été affectés à cette tâche : le porte-avion USS Enterprise (CVN 65), le croiseur lance-missiles USS Leyte Gulf (CG 55), les destroyers USS Sterett (DDG 104) et USS Bulkeley (DDG 84).

Une version officielle à prendre au conditionnel

Commentaire : Il n'y a pas de raison a priori de douter à cette version des faits présentés par le Haut commandement américain. Mais il n'y a pas de raison de la croire non plus totalement. D'autant que la version donnée comprend de nombreux 'trous noirs'. Tout d'abord, il y a eu des échanges de tirs avant l'assaut : 2 pirates retrouvés sans vie à bord et 2 autres capturés. Ensuite, il y a eu un abordage (précédé et suivi d'un nouvel échange de feu). Enfin, les otages encore vivants quand les Marines arrivent décèdent rapidement. Mais les forces US nous affirment illico, et sans ambages, qu'ils ont été tués par les pirates. Sauf à ce qu'ils aient été exécutés sous les yeux des militaires (ou avant leur arrivée), on pourrait être plus prudent et attendre que l'enquête de la justice (américaine) qui ne manquera pas de suivre nous éclaire.

Une prudence qui s'explique également par les antécédents. Il y a un précédent fâcheux : l'otage britannique en Afghanistan "exécuté par ses ravisseurs" dont on a découvert ensuite que c'était une grenade américaine, lâché par un de ses libérateurs qui l'avait tuée. Il ne peut donc être totalement exclu, à cette heure, qu'un ou plusieurs otages aient été tués par des tirs amis. Prudence mise à part, il ne faut pas oublier un fait : le fait générateur de cette mort est la prise d'otages par les pirates. Au bilan 4 Américains tués, 4 Somaliens tués. La piraterie commence à être tout sauf une "lutte de gentlemens".

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Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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