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Destination Benghazi pour Ana Gomes

(BRUXELLES2) Ana Gomes, l'eurodéputée socialiste portugaise, membre de la sous-commission Défense du Parlement, est à Benghazi (Libye) aujourd'hui et jusqu'au 19 mai. C'est le premier déplacement d'un membre du Parlement européen en Libye depuis le début des évènements. Un voyage organisé - comme elle précise - "de sa propre initiative" et qui a pour objectif tant de "recueillir des informations, d'établir des contacts avec le conseil national de transition (CNT) que démontrer son soutien aux forces démocratiques de la société civile". Ana Gomes devrait aussi avoir des entretiens avec les responsables de l'UE présents sur place pour l'action humanitaire (ECHO), et leurs homologues des Nations-Unies (HCR, OCHA), et les responsables des organisations internationales comme la Croix-Rouge ou l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Pour l'eurodéputée, qui est aussi le rapporteur de l'accord UE-Libye : "la décision d'ouvrir un bureau technique de l'Union européenne à Benghazi, récemment annoncée par la Haute représentante, devrait être mis en œuvre avec l'urgence. L'UE ne devrait pas non plus laisser EUFOR Libya à l'état de papier. Cette opération aurait dû être envoyé à terre, pour permettre l'aide humanitaire aux citoyens qui sont sous les attaques des forces de Kadhafi, comme pour assurer la mise en œuvre de l'embargo sur les armes. Pour cela, on n'a pas besoin d'une autre résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ou d'une demande auprès de l'OCHA, nous avons besoin c'est la volonté politique des États membres », a ajouté l'eurodéputée.

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Une réflexion sur “Destination Benghazi pour Ana Gomes

  • Sait-on qui protège l’eurodéputée en déplacement ?
    L’UE peut soit :
    – ne rien faire, ne pas protéger, après tout, les guerres n’existent plus, et les députés sont des civils comme les autres (rappelons quand même que sur le terrain, les balles ont toujours la priorité)

    – appel d’offre + contrat + facture, la sous-traitance à des SMP alors même (et peut être surtout parce) qu’il n’y a pas de consensus politique sur l’utilisation de ces dernières, et qu’aucun texte n’encadre leur usage dans ce rôle

    – Laisser les logiques nationales des états membres s’opérer (en fonction de la nationalité d’origine du parlementaire, la charge de la protection du ressortissant incombe à …)

    Toutes ces solutions serait la preuve d’un arrêt, voire d’un recul d’une idée d’une Union Politique Européenne. Une autre est toutefois possible :

    – 1/ Reconnaissance du fait que le monde connait en permanence des crises et que chacune intéresse l’Union, qu’elle se produise en son sein ou à l’étranger
    – 2/ Reconnaissance du fait que lorsqu’une crise intéresse l’union, il est normal que des eurodéputés, des hauts fonctionnaires de l’Union ou des membres de la Commission soient amenés à se déplacer sur le terrain pour rencontrer, pour voir, pour symboliser
    – 3/ Reconnaissance de l’importance de la protection rapprochée (on ne parle pas de renseignement ni d’influence mais de protection physique uniquement) en zone de crise
    – 4/Création d’un service européen de protection des personnalités, bénéficiant de l’expérience des services nationaux, administrant un personnel en détachement permanent en provenance des Etats Membres, accompagnant les délégations en voyage officiel, capable d’assurer la “sous-traitance” des Etats qui souhaitent mutualiser cette fonction pour leurs personnalités, mais aussi travail de proposition d’entrainements communs aux services nationaux, etc.

    Il ne s’agit pas de créer une “Garde Républicaine” de l’Europe (même s’il y aurait lieu d’en parler), mais plutôt une sorte de SPHP européen.

    Comment est-ce qu’on fait pour le moment ? Des projets sont-ils déjà apparus ? Le besoin a-t-il déjà été ressenti ?

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