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State Cost in Turkey. The United States saw nothing coming

General Dunford with his Turkish counterpart General Hulusi Akar during his visit to Turkey in January (Credit: Dod.Us/B2 Archives)
Le général Dunford avec son homologue turc le général Hulusi Akar, le chef d’état-major turc, lors de sa visite en Turquie en janvier (crédit : Dod.Us / Archives B2)

(BRUSSELS2) “ Je n’avais vraiment aucune indication que le coup d’Etat allait avoir lieu ». C’est en ces termes que le chef d’état-major de l’armée américaine, le général du corps de marines, Joe Dunford, s’est exprimé face à quelques journalistes « embeded » dans son avion au retour d’une visite de trois jours en Afghanistan. « C’est une surprise pour moi que cela se soit passé " he added. 

US intelligence is no longer worth anything!

Une déclaration qui interpelle. Ne pas voir venir un coup d’Etat de cette ampleur chez un allié aussi proche, où les contacts sont quotidiens, tant en Turquie (les Américains sont colocalisés sur la base d’Incirlik) qu’au siège de l’OTAN, à tous les niveaux, prête vraiment au doute. Doute d’autant plus renforcé que le renseignement russe avait apparemment prévenu 36 heures auparavant Erdogan qu’un “coup” se préparait. Soit le renseignement US n’est plus vraiment à la hauteur, et cela impose des mesures d’urgence. Soit le chef d’état-major « enjolive la vérité ». En clair, il baratine.

Well-prepared purge lists

Ce qui semble de plus en plus certain, en revanche, c’est que les listes de purge étaient prêtes avant le coup d’Etat. Pouvoir en quelques heures seulement annoncer des séries d’arrestations et de suspensions dans l’armée, la justice et la haute fonction publique n’est pas inopiné. Un sentiment exprimé par certains responsables européens. Le commissaire à l’Elargissement, l’Autrichien Johannes Hahn, a été particulièrement clair sur ce point lundi (18 juillet), lors du Conseil. « Having lists available so quickly requires a bit of preparation » he explained « Cela veut dire qu’elles avaient été préparées depuis déjà quelque temps. Identical sentiment from the Dutch Minister of Foreign Affairs, Bert Koenders: “ It seems that there were already a lot of lists with names of people who are arrested now ».

A speed race between putchists and power

L’ambassadeur turc en Bulgarie, Süleyman Gökçe, a d’une certaine façon accrédité cette explication allant même un peu plus loin. Dans un entretien à la télévision ‘Nova’ (interview reprise ensuite par plusieurs quotidiens), il explique que les arrestations et purges dans l’armée ou la magistrature étaient « programmed ». The putsch was aimed « defeat this preparation ". Which would suggest a sort of race between putchists and power. The diplomat then backtracked in another interview on Bulgarian television, explaining that his remarks had been misunderstood. Those are " the interrogations carried out in the 24 to 48 hours following the putsch (which) made it possible to unravel everything and make the arrests ". And to designate the leaders: The Minister of Finance is involved, part of the judicial system and the administration is also involved. It was an attempt against the constitutional order and they were prepared to take over the state ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros Verheyde

Chief editor of the B2 site. Graduated in European law from the University of Paris I Pantheon Sorbonne and listener to the 65th session of the IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Journalist since 1989, founded B2 - Bruxelles2 in 2008. EU/NATO correspondent in Brussels for Sud-Ouest (previously West-France and France-Soir).