Anti-terrorism. What Europe lacks

(BRUSSELS2) The attack against Charlie Hebdo, like a few months ago the attack against the jewish museum de Bruxelles, viennent rappeler qu’il y a une nouvelle vague de terrorisme qui se met en place, différente des précédentes (d’inspiration palestinienne, iranienne, algérienne, arménienne…) mais tout aussi dangereuse, voire plus dangereuse, car elle irradie au sein des sociétés européennes et des Etats membres (*). Malgré plusieurs années de mise en place d’une stratégie anti-terroriste, et d’une législation un peu plus coordonnée au niveau européen, depuis les attentats du 11 septembre 2001 mais surtout les attentats de Madrid de 2004 et de Londres de 2005, le dispositif européen anti-terroriste souffre de nombreuses lacunes qu’il importe aujourd’hui de combler. L’approche politique de nouveaux phénomènes (« combattants européens ») est encore balbutiante, même si une stratégie de « sécurité intérieure » rénovée a déjà été adoptée (lire : The European security strategy has just been renewed. Just apply it...).
Surveillance and intelligence: too fragmented
Tous les spécialistes vous le diront. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque personne revenue de Syrie ou d’Irak (voire d’Afghanistan, de Somalie ou du Mali – autres terrains du « djihad ») ou qui songe à y aller. C’est impossible en termes de personnel (une surveillance continue oblige à mobiliser plusieurs fonctionnaires) comme en termes politique ou de droits fondamentaux. On ne va commencer à « fliquer » les dires et faits de chacun. La démocratie y perdrait une partie de son âme. Cela pourrait se révéler aussi inefficace au niveau opérationnel : trop de personnes à surveiller, trop d’informations, trop de fausses alertes et finalement des personnes qui passent au travers des mailles du filet. En revanche, il est certain aujourd’hui que face à certains phénomènes identiques – celui des combattants étrangers (**) notamment – le bon « criblage » des « suspects est vital. Les services de renseignement et de surveillance des différents pays européens doivent non seulement échanger des informations mais aussi travailler davantage ensemble, voire se partager les tâches et se partager les zones (pays extérieurs) aussi à surveiller. Cela se passe de temps en temps. Mais, face à l’importance de la tâche — plus de 3.000 personnes sont sous surveillance pour être allées, y songer ou être encore sur place en Syrie et en Irak aux côtés des différents mouvements combattants « islamistes ».
Very limited coordination structures
Il y a bien un coordinateur de la lutte anti-terroriste au plan européen, Gilles de Kerchove, qui a sa pertinence. Mais il a davantage un rôle politique, rôle utile et nécessaire, et ne dispose pas d’un « service » autour de lui. Il y a bien un dispositif de veille au service diplomatique européen (SEAE), dénommé IntCen (centre « d’intelligence »). Mais il ne dispose que de quelques personnes et son champ d’action est très limité. L’ancien SitCen, le Centre de situation, mis en place au début des années 2000 a été démantelé au moment de l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, au lieu d’être renforcé et développé. Une erreur notable.
Pas de « fichier » européen
La question délicate de la création d’un fichier européen anti-terroriste apparait inéluctable. Ce dispositif est appelé « PNR » en jargon européen (Passagers Name Record = enregistrement de données personnelles des passagers aériens). Certains défenseurs des libertés, comme le Parlement européen, y sont farouchement opposés. Car le mot « PNR » a été un chiffon rouge au moment du partage des informations avec les Etats-Unis. Il y a cependant une différence ici. On se place au niveau européen, où les frontières sont ouvertes, et les déplacements facilités, avec des législations sensiblement équivalentes. L’absence de dispositif commun est aussi dangereux, voire davantage, pour les libertés qu’un dispositif bien encadré. Il est une contrainte sérieuse pour les différents services de sécurité des Etats membres qui retardent ou empêchent la transmission automatique d’informations. NB : L’échange d’informations avait déjà été repéré comme le point faible » européen au lendemain des attentats de Londres, lire : The exchange of information, the weak link in the fight against terrorism
Des prisons, « incubateurs » de la radicalité
Il faudra aussi se pencher sur un problème fondamental. La radicalisation de certains jeunes, ou moins jeunes, ne nait pas seulement sur le « terrain », dans des zones de combat. Il est entretenu, voire développé dans certains milieux, notamment le milieu carcéral. La prison est ainsi devenu un « incubateur » de fanatisme et de terrorisme. C’est un problème vital qui n’a été que peu évoqué au niveau européen mais qu’il faudra aborder.
A cultural challenge... immense
Finally, and this is undoubtedly the most difficult, because it is not just a question of technical, administrative or legislative measures, we must change a certain state of mind. Have another cultural approach to both the Muslim world, the integration of certain young people who have only a distant connection with religion, but also mutual knowledge. “ This cultural challenge will be at the heart of our activity in Europe as well as with other countries in the Arab world and the Gulf, but not only. We must also involve the countries of Africa and Asia” explains Federica Mogherini, interviewed by B2 in Riga. The High Representative of the EU for Foreign Affairs, who knows what she is talking about. The relations between politics and religion were the subject of his thesis developed within IREMAM, the Institute of Research and Studies on the Arab World and the Mediterranean, in Aix-en-Provence.
The risk of a vicious circle within European society
“You have to separate the two concepts: the word terrorism and the word Islam. No religion can be used to do such cruel or inhuman acts explains Federica Mogherini. It is necessary " to prevent young Europeans — because they are European citizens (who find themselves involved in the attacks) — finding some reason, which we cannot imagine, for carrying out terrorist attacks which make no rational sense ". The danger is not small. “ This could start a very dangerous vicious circle,” she warns. » “A vicious circle, of which we are all aware and which we must do everything to prevent »
(Nicolas Gros-Verheyde, in Riga)
(*) Je ne mentionne pas ici les mouvances « nationalistes » (IRA, ETA…) qui avaient un terreau national et des objectifs (généralement) limités au niveau géographique.
(**) On parle communément de « combattants étrangers » – une terminologie dérivée de l’anglais foreign fighters – De fait, c’est davantage de « combattants européens » qu’il faut mentionner.
To go further – on the Club:
- A roadmap against foreign fighters (Oct 2014)
- Faced with "European combatants", strengthening European action (Gilles de Kerchove) (June 2014)
- Foreign fighters. The Commission is issuing a reminder (May 2014)
- Creating a European PNR database is “urgent” (Dec. 2013)
- A battle plan against the Europeans who left to fight in Syria (May 2013)