Attaque du Lakota. Une certaine imprudence des navigateurs. Rappel à l’ordre d’Atalanta
(B2) Les skippers du Lakota ont un peu joué avec le feu en naviguant, si on en croit les militaires de l'opération maritime européenne EUNAVFOR Atalanta. Les Européens signent un communiqué cinglant pour les navigateurs bretons.
Le yacht Lakota attaqué par les pirates au large du Yemen, jeudi (19 mai) et entrainé l'intervention de la frégate italienne de l'opération.

Deux fautes d'imprudence
Depuis son départ du port de Djibouti, le SV Lakota n'était « pas enregistré » auprès du Centre de sécurité maritime (MSCHOA de Brest). Par conséquent, il n'était pas soumis à « la procédure standard de surveillance étroite quotidienne lors du transit des navires vulnérables dans le sud de la mer Rouge », indique l'opération dans un communiqué parvenu à B2. De plus, l'incident s'est produit dans « une zone où la navigation est fortement déconseillée ». Un danger « clairement indiqué » sur le site du MSCHOA. La navigation « à l'intérieur des eaux territoriales yéménites, à proximité du rivage, est un facteur aggravant, alors que plusieurs incidents maritimes avaient déjà été signalés dans le sud de la mer Rouge » détaillent les marins européens.
Un rappel à l'ordre
Cet incident « rappelle clairement la pertinence des meilleures pratiques de gestion », les fameuses BMP (Best Maritime Practices) dans leur cinquième version datant de juin 2018 (BMP5). Mises au point par l'industrie du transport maritime, elles visent à limiter autant que possible le risque pour chaque navire dans toute la zone comprise « entre la mer Rouge, le golfe d'Aden, l'Océan Indien et la mer d'Oman ». Des règles qui recommandent « une attention particulière est requise pour les voiliers lors de la planification de leur itinéraire ».
L'inscription au MSCHOA largement recommandée
Et parmi les recommandations figurent l'inscription au MSCHOA (MSCHOA Voluntary Registration Scheme) et la déclaration au United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO). Des formalités « primordiales » pour faire « face à tout incident pouvant survenir pendant le transit ». NB : elles permettent d'échanger avant le départ avec le capitaine de navire et, aussi, pour les militaires de pouvoir suivre à la trace et réagir plus rapidement en cas d'incident.
(Nicolas Gros-Verheyde)