Les Roumains à bord de Takuba, les Italiens en route lentement (v2)
(B2) Un contingent de 45 personnes va être envoyé par la Roumanie dans la task-force de forces spéciales déployée dans le Liptako malien
Le Parlement roumain a approuvé mercredi (16.06) la participation à la mission de forces spéciales au Mali, sous commandement français, par « 346 voix 'pour', 2 'contre' et 2 abstentions » indique l'agence AgerPress. Cela suit le feu vert approuvé, à l'unanimité, par les commissions de défense de la Chambre des députés et du Sénat réunies mardi (15.06).
Arrivée au 4e trimestre 2021
Selon le rapport approuvé par le Parlement, et lu par B2, Bucarest fournira un contingent de 50 personnels maximum (45 selon le ministère français des Armées) à partir du quatrième trimestre 2021 « dans la région du Liptako, aux confluents du Mali, Niger et Burkina Faso » (ce qu'on appelle la zone des trois frontières). Le financement sera assuré sur le budget des armées pour 2021, précise-t-on à Bucarest.
Un enjeu politico-militaire pour la Roumanie
Cette participation de l'armée roumaine « contribuera au maintien de son profil opérationnel » indique la lettre du président de la République. NB : le retrait de la mission de l'OTAN en Afghanistan laisse les forces (terrestres) surtout en absence de terrain d'opération important. Autres motivations avancées : cela « apportera une visibilité internationale accrue à notre pays, ainsi que des bénéfices importants, politiquement et politico-militaires, vis-à-vis de la France »
Une bonne nouvelle
Pour Paris, c'est un réel soulagement. Aussitôt la nouvelle connue, la ministre française des armées, Florence Parly, a tweeté : « La mobilisation des Européens au Sahel continue. Merci à nos amis roumains pour leur engagement. » La « taskforce qui rassemble des forces spéciales européennes pour mener des opérations de contre-terrorisme avec les armées maliennes » comme le définit la ministre, retrouve ainsi un peu d'air.
Une mobilisation qui peine à se faire
En effet, seuls trois pays participent aujourd'hui réellement à l'opération (Estonie, Tchéquie et Suède). La Belgique et les Pays-Bas, ainsi que l'Allemagne et l'Espagne, ont dit poliment 'Non'. Seuls quelques officiers d'état-major ont été envoyés par Bruxelles et La Haye.
La Lituanie suivant sur la liste
Les espoirs d'un effectif supplémentaire se tournent donc aujourd'hui plutôt vers Vilnius, avec l'envoi d'un détachement lituanien, sorte de contrepartie à l'engagement français dans la surveillance de l'air balte (Baltic Air Policy). On mentionne souvent aussi la Serbie. Mais Belgrade observe (depuis les guerres yougoslaves) une politique de stricte neutralité et ne peut engager des forces de combat à l'extérieur de ses frontières. Les Serbes sont très actifs cependant au plan international, mais ils participent en envoyant des équipes médicales ou de soutien, ils fournissent ainsi systématiquement une équipe médicale aux missions de formation EUTM (en Somalie, notamment).
En attendant les Italiens
L'Italie a décidé de participer il y a presque un an. Mais la mise en place traine. Un premier détachement de reconnaissance est arrivé au printemps. Le ministre de la Défense Lorenzo Guerini leur a rendu visite le 20 mai dernier. A terme, un contingent de 200 hommes, 20 véhicules terrestres et 8 hélicoptères au Sahel, devrait être engagé. Leur arrivée est imminente, dit-on à Rome. Paris attend impatiemment : ce renfort, le plus important au plan européen, permettrait de donner un véritable souffle d'air à Takuba. Il sera opérationnel « à l'été » promet le ministère français des Armées.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Précisions données sur le contingent italien.