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La Royal Navy déployée pour surveiller les zones de pêche au 1er janvier ?

(B2) Quatre navires de la Royal Navy ont été mis en alerte pour protéger les eaux britanniques des chalutiers venus de l'Union européenne à partir du 1er janvier, en cas de no deal

Le HMS Trent lors de l'opération Sea Guardian (Crédit : Royal Navy)

L'information a été dévoilée par le quotidien britannique The Guardian. Quatre patrouilleurs de haute mer vont être mis en alerte pour pouvoir intercepter les navires de pêche européens (français, belges, espagnols...) qui se hasarderaient dans la zone économique exclusive (ZEE) britannique après le 31 décembre, sans autorisation.

Un déploiement préventif

Ces navires de 90 mètres de long auront ainsi le pouvoir « d'arrêter, d'inspecter et de confisquer » les bateaux de pêche des pays de l'UE pris en infraction en cas de no deal après la date fatidique où le Royaume-Uni va définitivement se séparer de l'Union européenne. Un déploiement prévu de longue date. « La défense est prête pour toute une série de scénarios à la fin de la période de transition », précise un porte-parole du ministère de la Défense au quotidien britannique.

Une position de l'État en mer

Ce déploiement ne surprendra pas vraiment les habitués des questions maritimes. De tous temps, la marine a été mobilisée pour défendre les eaux nationales. Les Britanniques n'ont pas oublié la longue 'guerre du cabillaud' avec les Islandais dans les années 1950 à 1970. On se souvient de la 'guerre du thon' entre marins français et marine espagnole (et vice-versa) dans le milieu des années 1990. Mais aujourd'hui, elle sonne davantage comme un avertissement dans une négociation en cours, difficile et âpre, entre Européens et Britanniques.

Irresponsable !

Cette attitude est jugée « irresponsable » par Tobias Ellwood, le président (conservateur) de la commission Défense de la Chambre des Communes. « Les menaces mondiales augmentent, la marine est débordée. Nous nous mesurons ici à un allié de l'OTAN alors que, sous la même mer, l'activité accrue des sous-marins et des drones russes n'est pas contrôlée. Nos amis (États-Unis) nous regardent avec consternation. Nos ennemis (Chine et Russie) avec joie. » « Rehaussons notre niveau de jeu et passons un accord », conclut celui qui a été sous-secrétaire d'État parlementaire à la Défense dans le gouvernement de David Cameron auprès de Liam Fox, et est un ancien des Royal Green Jackets (dont il est sorti avec le grade de capitaine).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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