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Entretiens de la défense européenne – 3e édition : entre utopie et défis

(B2) Ces troisièmes 'Entretiens' témoignent d'une Europe à la croisée des chemins. Prête à tout, à condition de le vouloir et d'être en capacité de passer de la rhétorique à la pratique... 

Covid-19 oblige, les troisièmes Entretiens de la défense se sont tenus cette année à distance, concentrés sur une demi journée, mercredi (4.11), et assurés de main de maître par les différentes animateurs (Stéphane Rodriguez, Federico Santopinto, Frédéric Mauro), en direct de la salle 'Walster Hallstein' du Berlaymont, qui sert aux réunions de la Commission européenne. Une journée découpée en quatre temps forts.

 Les ambitions du commissaire Breton

Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur (et ayant en charge l’Espace et la Défense), a ouvert les débats en présentant son plan pour doter l’Europe d’un ‘hard power’. Un plan en douze étapes, bâti autour de la Défense, d'investissements, où l'on parle aussi cyber et espace.

Un contexte favorable, à condition d'oser

Le premier panel d'experts en géopolitique, réunis autour d'une question - « Quelle géopolitique pour l’Union européenne » - est catégorique : l’Europe doit hausser le ton. C'est le seul moyen pour que l'Union européenne et ses États membres se fassent entendre dans le remous mondial.

Des défis immédiats à relever

Les experts 'défense' du second panel sont affirmatifs : si l’Union représente l'ultime espoir pour la défense européenne, les avancées sont beaucoup trop timides.

Il manque, notamment, une bonne planification de défense, comme le détaille Jean-Paul Palomeros (ancien chef d’état-major de l’armée de l’air française et chef de l’ACT, le commandement pour la transformation de l’OTAN).

L'Europe de la défense se cherche encore. La conclusion coule de source. Elle est signée de la présidente de la sous-commission défense du Parlement européen, et ancienne ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau (LREM/Renew).

L'envolée utopique de Jolyon Howorth

Comment ne pas oublier, dans le rôle du grand témoin, le Britannique Jolyon Howorth, de la Harvard Kennedy School, qui a agité la marmite comme on l'espérait. S'il croit en l'autonomie stratégique, cela oblige au préalable les Européens à reconnaitre l’impasse actuelle de la PSDC comme du fonctionnement de l’OTAN. Il ne restera alors plus qu'à refonder une ‘Nouvelle Alliance !

(ES et la rédaction de B2)

(crédits photos : Thierry Breton / Commission européenne ; Jolyon Howorth / Sorbonne / IREDIES ; Jean-Paul Palomeros /  Def12 )

Les textes ont été publiés soit sur le blog soit sur notre édition B2 Pro réservée aux adhérents/abonnés. Mais de façon à les rendre accessibles, ils sont en format 'ouverts' à tous.

Emmanuelle Stroesser

Journaliste pour des magazines et la presse, Emmanuelle s’est spécialisée dans les questions humanitaires, de développement, d’asile et de migrations et de droits de l’Homme.

Une réflexion sur “Entretiens de la défense européenne – 3e édition : entre utopie et défis

  • Merci pour ce bilan réaliste et cette prise de conscience nécessaire. Mais est on capable dans le système euroatlantique actuel de faire de la planification stratégique collective? Le cadre institutionnel actuel PSDC OTAN a installé une impasse dont on ne sait pas s’affranchir. La notion d’alliance stratégique n’a plus de sens dans le monde multiple actuel. Seul le voisinage peut consolider des intérêts et des responsabilités communes. La civilisation européenne existe, elle a une histoire, une géographie et une culture commune qui lui confèrent une profondeur sans égal mais elle s’est laissée enrôler par des biais mortels et l”UE ne peut plus porter le nécessaire projet européen. Chacun de ses grands acteurs défend un projet collectif différent… et nos compétiteurs étatiques ou non savent si bien nous diviser. L’UE est-elle reparable? On peut en douter. Car si la géopolitique nous invite à constituer un grand ensemble politique spécifique de l’atlantique à l’oural et du cap nord au sahel, la geoeconomie pense à bien autre chose qui se passe bien des États et privilégie une grande société de peuples normalisés par un marché qui les réunit… la planète du XXIe siècle a besoin d’une Europe moderne point d’équilibre entre Asie, Afrique et Amérique… nous n’en prenons pas le chemin et ni l’UE, ni k’Otan ne nous y conduisent… au travail ! Autrement

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