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Les trois scénarios possibles de l’évolution du coronavirus

(B2) L'évolution de l'épidémie fait place à plusieurs conjectures en France comme en Belgique.  Ce que j'ai vu de plus sensé aujourd'hui sur ce sujet vient... de Bulgarie

La structure du Covid-19 (crédit : CDC.gov Centers for Disease Control and Prevention)

Le responsable du centre opérationnel de lutte contre le coronavirus, Dimo Dimov a présenté au Conseil des Ministres, début mai, les trois scénarios de l’évolution de l’épidémie, élaborés par la communauté scientifique internationale. L'intérêt de cette information est qu'elle présente clairement tous les scénarios, des plus pessimistes aux plus optimistes.

Premier scénario : la seconde vague

Selon ce scénario, il y aura une série de vagues récurrentes de malades, y compris pendant l’été et durant deux ans. Une baisse du nombre des contaminés est envisageable en 2021.

Deuxième scénario : retour à l'hiver

Le deuxième scénario prévoit une augmentation du nombre de contaminés en automne et en hiver, comme c’est le cas pour les infections respiratoires saisonnières, suivie par une ou plusieurs vagues de malades en 2021.

Troisième scénario : lente extinction

Le troisième scénario évoque la possibilité d’une extinction lente de la maladie. On suppose une continuité de la transmission de la maladie, sans pourtant qu’il y ait de vagues de contaminés.

Un virus qui circule, reste à savoir sa viralité

Quel que soit le scénario, le virus pourrait continuer de circuler dans les 18 à 24 mois, selon les scientifiques. Mais toute la question est de savoir si sa viralité, sa létalité (taux de mortalité) et son pouvoir contaminant seront toujours aussi effectifs.

Rester optimiste

Comme pour d'autres virus de la même famille (Sras par exemple), ses éléments pourraient diminuer au fil du temps, jusqu'à l'apparition d'un nouveau virus. L'intérêt de la communication bulgare est de montrer qu'il y a des options, et que parmi ses options, on n'en sait rien.  C'est plus réaliste (et plus honnête) qu'une communication à sens unique qui n'accentue que sur une hypothèse, la plus noire, celle de la seconde vague. Il faut rester prudent et prendre des mesures de précaution. Mais il ne faut pas non plus céder à une panique noire et à l'arrêt de toute notre vie sociale, économique et politique.

Le confinement, mesure d'extrême urgence

Si le confinement généralisé est une mesure justifiée pour quelques jours ou semaines, le temps de s'organiser, en extrême urgence, elle ne se justifie pas durant de longs mois. Cette option radicale a été choisie par plusieurs autorités publiques (en France et en Belgique notamment), pour compenser leur faiblesse de réaction au tout-début de l'épidémie et leur incapacité ensuite à mettre sur pied les principaux éléments d'une politique de limitation de l'épidémie, assez simple car elle repose sur trois éléments principaux : tests de tous les cas suspects (ou non), confinement des malades, et distribution de masques de protection. Elle révèle aujourd'hui ses éléments les plus dangereux en matière économique comme du respect des libertés.

(NGV)

Mis à jour avec la seconde partie du commentaire et la pho

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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