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B2 passe en mode ‘coronavirus free’ (v2)

(B2) Après les décisions prises en France et en Belgique, comme en Italie auparavant, le lockdown (fermeture des écoles, cafés, restaurants et bars, commerces, salles de spectacles) devient la norme en Europe

Couvrir ou ne pas couvrir ?

Le mot Coronavirus (Covid-19 pour les experts) est désormais sur toutes les lèvres, en Une de tous les médias, comme d'internet, en 'full time' des émissions de télévisions ou de radios. C'est logique. Cette épidémie soudaine est susceptible de toucher tout le monde. Et les milieux du pouvoir n'en sont pas exempts. Au contraire, ce sont les premiers atteints, comme l'ont prouvé les premières alertes dans le milieu européen de la défense (lire : Le Coronavirus frappe au cœur de la défense européenne). Est-ce l'essentiel du monde aujourd'hui ? Faut-il rajouter une couche à cette sur-couverture médiatique ? Ne faut-il pas porter notre regard ailleurs ? Voici les questions qu'on peut (doit) se poser.

Des crises tout aussi graves aujourd'hui

Rapportée aux autres défis et enjeux du monde, cette épidémie est (très) grave sans doute. Mais pas le drame absolu. Songez que le conflit syrien fait plus d'une centaine de morts par jour, sans compter les blessés et traumatisés à vie. Ce depuis neuf ans et pour un pays d'à peine 18 millions d'habitants (l'équivalent de la population des Pays-Bas). Largement plus - sur la longueur du temps - que le rythme du Covid-19. Le conflit latent au Sahel et ses dizaines de morts réguliers, militaires et civils, chaque semaine, ne peut être négligé. Même le conflit, oublié, à l'Est de l'Ukraine fait toujours quelques morts par jour (plus d'une dizaine les jours de crise), ce depuis 2014 et pour un pays qui compte à peine 45 millions d'habitants. Etc.

Faut-il ajouter une couche d'anxiété ?

Le sujet est hyper couvert. Et nous ne voyons pas ce que B2 pourrait vraiment ajouter de plus. Nous n'allons pas décompter, pays par pays, les mesures prises ni les victimes ou personnes atteintes. Cela n'aurait pas de sens. Ce serait ajouter une couche d'anxiété supplémentaire.

La parcimonie de règle

Nous avons donc décidé, à partir d'aujourd'hui, de couvrir ce sujet, de façon la plus limitée. Il n'est pas question de le passer totalement sous silence. Mais nous le ferons, avec parcimonie, quand et là où cela parait très nécessaire car il y a des conséquences géopolitiques (lire par exemple : La Chine vient au secours de l’Italie) ou en termes opérationnels. Nous continuerons aussi de suivre les conséquences institutionnelles, essentiellement dans notre carnet de veille.

Porter notre regard ailleurs

En faire le point central de l'actualité serait une erreur, surtout pour un site consacré à la géopolitique et aux questions européennes. Il nous parait tout aussi important de porter notre regard ailleurs, en profitant justement de cette accalmie de l'actualité européenne pour couvrir, ou approfondir, certains sujets que nous n'avons pas eu le temps de traiter. Sur nos deux éditions (blog et pro), ainsi que sur notre édition pédagogique (dossiers et fiches-mémo Quezako), nous voulons consacrer au moins 50% de notre flux d'actualité à des sujets différents. Nous démarrons ainsi une série d'articles sur les crises et conflits du monde.

Le site de B2 sera donc à partir d'aujourd'hui 'Coronavirus free'. Enfin du moins tout ce qu'on pourra. Une terminologie qui reprend celle de l'Itar free' en cours dans l'industrie de défense, chez les tenants de l'autonomie stratégique (pas de composants soumis à autorisation de la réglementation US Itar), ou du 'sans gluten' en usage dans l'alimentation pour les allergiques.

(Nicolas Gros-Verheyde)

mis à jour avec une précision sur l'objectif chiffré à couvrir des sujets hors Coronavirus

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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