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Frappes iraniennes sur les bases US en Iraq : 34 blessés. Chacun revoit ses positions

(B2) Les autorités américaines ont finalement joué le jeu « de la transparence totale » sur le bilan exact des militaires blessés lors des frappes iraniennes sur deux bases en Irak le 8 janvier dernier

Un renversement des positions

Après des déclarations 'matamores' des deux côtés : Donald Trump expliquant fièrement, sur le ton 'même pas mal', qu'il n'y avait pas de morts ni blessés, et les Iraniens expliquant au contraire avoir fait beaucoup de victimes, l'heure est à la révision des pendules, voire à un renversement des positions. Les Américains recensent un maximum de blessés, dans un esprit de « transparence », sans qu'on sache exactement leur état. Tandis que la diplomatie iranienne affirme n'avoir voulu faire aucune victime et que le but était ailleurs.

34 blessés US dont 17 toujours suivis ou hospitalisés

Le Pentagone a revu à la hausse le bilan des victimes des frappes. 34 membres au total ont reçu un diagnostic de commotion cérébrale et de traumatismes crâniens (TBI), a affirmé Jonathan R. Hoffman, l'assistant du ministre de la Défense US (Mark Esper) dans un briefing à la presse (vendredi 24 janvier). Huit militaires ont été rapatriés pour « traitement » aux États-Unis. Neuf autres sont toujours en Allemagne pour « évaluation et traitement ». Un militaire transporté au Koweït « a été soigné et a repris ses fonctions en Irak ». Seize militaires ayant reçu un diagnostic de commotion cérébrale et de TBI « sont déjà revenus au travail ».

Frappe US. Pas de volonté de faire de victimes

Dans une interview au Spiegel samedi (25 janvier), Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, affirme que la frappe contre la base militaire US en Irak « était la réponse militaire officielle de l'Iran » à l'exécution du général Soleimani par une frappe US début janvier. « Il n'y avait aucune intention de faire des victimes, nous exerçions notre droit à la légitime défense de manière proportionnée. » Et d'ajouter : « la vraie réponse viendra des habitants de la région, qui montrent qu'ils sont absolument dégoûtés du comportement américain. Soleimani en tant que martyr sera beaucoup plus efficace qu'un général Soleimani ».

(NGV)

Lire notre dossier : N°79. L’Union européenne face à l’escalade du conflit entre l’Iran et les États-Unis en Irak

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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