L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre
(B2) On croyait l'initiative tombée à l'eau. Lancée par les Britanniques (1), reprise au vol par les Allemands (2), sans vraiment de suivi, ce sont maintenant les Français qui s'y collent, avec semble-t-il, plus de détermination
La France à l'initiative avec d'autres pays européens
Lors de la dernière réunion des ministres de la Défense, mardi (12 novembre), la ministre des Armées française, Florence Parly, l'avait indiqué : il y a nécessité d'avoir une opération européenne dans « le golfe arabo-persique » pour assurer la sécurité des navires marchands face aux attaques. Présente dans la région, à Manama (Bahrein), ce week-end, elle a réitéré cet engagement : « la France s'emploie actuellement à mettre en place une mission de surveillance maritime européenne. Plusieurs pays européens ont confirmé leur volonté de contribuer. »
Une mission d'observation et chargée de calmer les esprits
Cette mission sera bien séparée de l'opération 'Sentinel' menée sous égide américain, avec la participation britannique (et albanaise). Elle pourrait commencer en janvier. Le QG de la mission sera établi à Abu Dhabi comme la ministre l'a confirmé lors de sa visite dans la capitale des Émirats arabes unis. Objectif de la mission selon la ministre française de la Défense : observer, « aider à établir les faits, assurer la présence et, surtout, calmer les esprits ».
La participation néerlandaise confirmée
« Un navire de la marine néerlandaise devrait y être déployé durant six mois » a confirmé l'agence néerlandaise ANP. La gouvernement devrait donner son feu vert à la participation vendredi (29 novembre). Pour les Pays-Bas, il s’agissait principalement d’observation. Coût estimé du déploiement pour les Pays-Bas : entre 10 et 15 millions d'euros.
Une dizaine de pays participants ?
Outre les Pays-Bas, le Danemark a également promis de participer. La France espère qu'au total une dizaine de pays pourraient participer. Du côté allemand, on semble plutôt dubitatif, si on en croit notre collègue T. Wiegold de Augengeradeaus. Le ministère allemand de la défense s'est « contenté de déclarer qu'aucune information n'était disponible sur la forme concrète de l'initiative française », même si elle bénéficie d'un « soutien politique » à Berlin.
(Nicolas Gros-Verheyde)
NB : opération qui a un nom de code, EMASOH (European-led Maritime Surveillance Mission in the Strait of Hormuz)
- La circulation dans le détroit d’Ormuz compromise. Les Européens en soutien à Londres
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Mis à jour avec le nom de l'opération