La diplomatie européenne a (enfin) trouvé son chef
(B2) Quand Josep Borrell est sorti de la salle d'audition du Parlement européen, ce lundi (7 octobre), un fait semblait sûr : la diplomatie européenne avait trouvé son chef. Non pas que l'homme ait tout promis. Au contraire, il a été prudent, réaliste, ramenant sa fonction à son juste milieu : assurer la jonction de toutes les politiques étrangères des États membres, essayer de trouver des points communs, donner de la valeur ajoutée au projet européen.
Mais, au-delà de ces mots qui peuvent être communs l'ancien président du Parlement européen a aussi su montrer que, parfois, il valait mieux dire les choses que ne pas les dire. Sur la Russie, sur les États-Unis, sur le voisinage, sur la Syrie, sur Cuba, sur les battlegroups... il a été clair ou du moins aussi clair qu'on peut l'être dans sa position, faisant mouche à chaque fois. Comme quoi diplomatie ne rime avec langue de bois.
À la fin de l'audition, nombreux étaient ceux qui venaient saluer l’ancien président du Parlement européen, demander quelques mots de plus, comme pour prolonger ce moment. C'est rare lors des auditions. On n'avait pas vu un tel enthousiasme, raisonné, depuis longtemps... L'homme s'attardait discutant avec chacun quelques minutes. Il a fallu ainsi près de 30 minutes avant que le nouveau 'patron' puisse à la fois quitter la salle et le couloir, pour tranquillement ensuite cheminer à travers le parc Léopold à pied avec toute son équipe, soulagé, souriant. Espérons...
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire notre compte-rendu complet : Auditions : Josep Borrell passe son grand oral avec élégance. ‘Il faut retrouver le sens de l’initiative et de l’action’