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Elections 2019 : la bagarre des groupes a commencé !

(B2, au Parlement à Bruxelles) Après avoir salué à l'unanimité le taux inédit de participation à ces élections, les différents groupes politiques et têtes de liste ont annoncé leur stratégie pour les jours et mois à venir. Au cœur des préoccupations : les coalitions à venir au sein d'un Parlement éclaté

Intervention de Ska Keller au cours de la soirée électorale, au Parlement européen à Bruxelles, lundi 27 mai (B2 / Hélène Court-Fortunaz)

18h30 : première réaction enflammée des Verts

Dès 18h30 et l’annonce des premières estimations, les Verts tiennent un briefing victorieux dans une salle surchauffée aux couleurs du parti. La co-présidente, Ska Keller, dont le discours est ponctué d’applaudissements enthousiastes, annonce une longue soirée et « une grande célébration » en perspective. D’autant plus que l’Allemagne, dont elle est originaire, enregistre « les meilleurs résultats jamais obtenus pour les Verts au niveau national, ce qui devrait faire doubler le nombre de députés européens ! »

20h30 : ALDE, le nouveau "centre pro-Européen et réformiste"

« L'Europe est de retour et l'Europe est populaire », se réjouit le Belge Guy Verhofstadt, président sortant du groupe ALDE au Parlement européen, évidemment galvanisé par la perspective d'un groupe d'une centaine de députés. « Aujourd’hui, il existe un centre pro-Européen et réformiste » assure-t-il. Demain, « ces 100 sièges et ce nouveau groupe seront cruciaux car, pour la première fois en 40 ans, les deux grands partis - socialistes et conservateurs - n'auront plus de majorité. Aucune majorité solide pro-européenne n’est plus possible sans le nouveau centre, des partis réformistes aux vues similaires ». Pragmatique, il prédit : « ces changements appellent un candidat à la présidence de la Commission capable de constituer une majorité au-delà des lignes de partis. »

21h30 : signal sur le climat et portes ouvertes pour la GUE

Gaby Zimmer, présidente sortante de la GUE, préfère voir le verre à moitié rempli avec le bon taux de participation, qu'elle salue. C'est, pour elle, surtout « la jeune génération (qui) a amené le changement » : elle « a fait de ces élections des élections sur le climat. La grande coalition qui a dominé les institutions pendant des années a été refusée. Il faut prendre au sérieux ce signal. » Elle termine en « ouvrant les portes pour des alliances » pour forger le prochain groupe parlementaire.

21h35 : les conservateurs résisteront à l'extrême droite

« Peut-être que nous ne resterons pas troisième, mais nous n'accepterons pas les extrémistes de droite simplement pour avoir un groupe plus important » garantit l'eurodéputé allemand Hans-Olaf Henkel (ECR), rejetant la perspective « d'intégrer des extrémistes allemands dans notre groupe ».

21h45 : la responsabilité du PPE

La Néerlandaise Esther de Lange s'exprime la première au nom du PPE dans l'hémicycle transformé en salle de presse. Son message au centre est direct : « Nous devrons travailler à partir du centre pour trouver une majorité. Le PPE veut renforcer le centre ». Car bien qu'il ait perdu des sièges, le PPE a de « bonnes chances de devenir le groupe le plus important. Cela nous donne la responsabilité d’entamer des négociations et de prendre les devants. »

21h50 : les socialistes en campagne pour la Commission européenne

L'Allemand Udo Bullmann, président du groupe S&D, place le candidat du groupe, Frans Timmermans, pour la présidence de la Commission européenne, unique sujet au cœur de la réunion du Conseil européen mardi (28 mai). « Nous voyons ce soir que le PPE n’a plus le résultat ni la force politique. Ils ne peuvent plus prétendre définir qui sera le prochain président. Nous avons besoin d'une nouvelle coalition » analyse-t-il. « Notre candidat principal utilisera les objectifs de développement durable de l'ONU comme une feuille de route pour sa politique lorsqu'il deviendra le nouveau président de la Commission » .

00h20 :  le PPE défend le Spitzenkandidat 

Alors que les centristes de l'ALDE rejettent le système du Spitzenkandidat, Manfred Weber, Spitzenkandidat pour les chrétiens démocrates du PPE, demande au Parlement de confirmer le choix de cette méthode pour désigner le futur président(e) de la Commission européenne. Quant à la force du PPE, elle reste pour lui établie : « Si les gens prennent le Parlement au sérieux, le Conseil devrait également le prendre au sérieux. Les partis doivent respecter qui est le numéro 1, 2, 3. Dans notre cas, je ne ressens pas une victoire puissante aujourd’hui, mais je suis heureux que nous ayons gagné ».

00h30 : Frans Timmermans tend la main aux rapprochements

« Nous pouvons voir que les progressistes produisent des résultats et que le nationalisme ne génère que des peurs et de la haine. Soyons aux côtés des progressistes au sein de ce Parlement et construisons un programme pour diriger l’UE pour les 30 prochaines années » réagit le Spitzenkandidat du S&D. Plus précis, il « voit une possibilité de majorité sans le PPE ».

00h40 : les Verts trancheront

« Nous avons fait campagne sur le changement climatique, la justice sociale et la primauté du droit. Nous indiquerons très clairement que tout président de la Commission devra être très clair sur ces sujets » indique Ska Keller.

(Coline Traverson et Hélène Court-Fortunaz, avec Leonor Hubaut et Emmanuelle Stroesser)

Rédaction de B2

© B2 - Bruxelles2 est un média en ligne français qui porte son centre d'intérêt sur l'Europe politique (pouvoirs, défense, politique étrangère, sécurité intérieure). Il suit et analyse les évolutions de la politique européenne, sans fard et sans concessions. Agréé par la CPPAP. Membre du SPIIL. Merci de citer "B2" ou "Bruxelles2" en cas de reprise

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