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Une solution en vue pour les rescapés du Sea Watch 3

(B2) Une solution semble en vue pour les 49 rescapés à bord du Sea Watch 3 et du Professeur Albrecht Penck (Sea Eye). Les ambassadeurs du Coreper en ont discuté mardi (8 janvier).

L'arrivée des migrants récupérées en mer par les navires des garde-côtes maltais fin décembre (crédit : UNHCR/Paolo Biondi)

Malte pose ses conditions

Selon nos informations, une petite dizaine de pays seraient désormais prêts à prendre en charge les personnes à bord, permettant de débloquer le problème. Le gouvernement maltais a, en effet, posé deux conditions pour accueillir les navires : 1° les personnes débarquées doivent repartir immédiatement vers les pays concernés ; 2° les autres pays européens doivent aussi prendre en charge une partie des quelques 250 migrants déjà recueillis par les navires maltais fin décembre 2018 (1).

Huit pays volontaires + Malte

L'Allemagne (60), la France (60), le Portugal (20), l'Italie (environ une vingtaine), les Pays-Bas (6), l'Irlande (6), le Luxembourg (6), et même la Roumanie (5) — présidence de l'Union européenne oblige —, se seraient portés volontaires. Ce qui porte le total des personnes réparties à environ 180. A cela s'ajoutent 44 personnes d'origine bangali qui devraient être reconduites dans leur pays (conformément aux accords avec Dacca). Resteraient ainsi environ 80 personnes, à charge de Malte de leur trouver un pays de destination ou de les retourner dans leur pays d'origine (s'ils n'ont pas droit à l'asile)

Plusieurs pays hors courses

On remarque que plusieurs pays sont aux abonnés absents de cette solidarité : la Belgique et la Suède car gérés par un gouvernement en affaires courantes, les pays de l'Est par position idéologique (une habitude de refus de mécanisme de répartition qu'il soit obligatoire ou volontaire), le Royaume-Uni concentré sur son Brexit. L'Espagne et la Grèce, qui supportent déjà une bonne part des migrants arrivés par voie de mer, ont également 'passé leur tour'.

Commentaire : cette situation est intenable à la fois pour les réfugiés en mer mais aussi pour les Européens au niveau politique. On ne pourra pas, à chaque navire, attendre que les ambassadeurs trouvent une solution, en laissant les personnes secourues ballottées au gré des flots. Un mécanisme permanent de concertation peut et doit être mis en place, afin de les répartir entre les pays volontaires. Il serait tout à l'honneur de l'Europe.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Les patrouilleurs des garde-côtes de l'île avaient recueilli lors de trois opérations distinctes de secours : 28 migrants à bord d'un dinghi à 71 miles au sud-ouest de Malte puis 152 autres à bord d'un navire en bois ; 69 autres personnes avaient été secourues dimanche (30 décembre).

Lire aussi :  49 migrants dans l’attente de la bonne volonté européenne

Mis à jour 9.1.2019 14h avec les chiffres précis, pays par pays

Nicolas Gros-Verheyde

Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l'université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

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