Federica Mogherini en visite à Tripoli. Une coopération ++ avec la Libye
(B2) C’était sa première visite en Libye. En seulement quelques heures, samedi 14 juillet, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a multiplié les rencontres : avec le représentant spécial des Nations Unies, Ghassan Salamé, les représentants des agences des Nations-unies (OIM, HCR, PNUD, UNICEF) mais aussi des bénéficiaires des projets financés par l’UE. Le message est clair : « notre soutien va continuer encore plus dans les mois à venir »

Cette visite, non annoncée à l’avance, pour des raisons de sécurité, intervient quelques heures avant que les ministres des Affaires étrangères ne se penchent sur la Libye, lundi 16 juillet (lire : A l’agenda du Conseil des affaires étrangères (16 juillet 2018) (V3)). Mais aussi, et surtout, quelques jours après la visite du président du Parlement européen (également italien), qui a d’une certaine façon grillé la politesse à la Haute représentante en devenant l’un des premiers dirigeants de l’Union à aller sur place (lire : Le voyage de Tripoli de Tajani : priorité aux élections et à la lutte contre les passeurs).
L’Union européenne enfin présente à Tripoli
La chef de la diplomatie européenne en a profité pour inaugurer les locaux de la délégation européenne dans la capitale libyenne. « Notre présence ici sera désormais plus régulière », assure Federica Mogherini, qui n’a pas manqué de souligner l’importance du pays pour l’Union. « Pour l’Union européenne, la Libye est un des plus proches voisins, et un pays ami. »
Et retour de la mission EUBAM Libya
Ces mêmes locaux sont utilisés par la mission européenne d’assistance et de surveillance des frontières (EUBAM Libya) qui revient en Libye après avoir dû se cantonner en Tunisie quelques années (lire : La mission EUBAM Libya s’implante à Tripoli de façon plus permanente).
Focus sur le contrôle des frontières…
Le contrôle des frontières a d’ailleurs été au cœur de la réunion entre Federica Mogherini et le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj. Il a été question « de la formation par l’UE des gardes-côtes libyens » grâce à l’opération Sophia et « de la coopération à travers l’EUBAM pour aider les autorités à gérer les frontières terrestres, particulièrement dans le sud ».
… la migration…
Avec tous ses interlocuteurs, Federica Mogherini s’est félicitée des efforts pour « aider et protéger les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées dans le pays, sauver des vies en mer et aider des milliers de personnes à retourner volontairement dans leur pays, tout en luttant contre la traite des êtres humains ». Elle a particulièrement pointé « le travail accompli » par la Task Force établie par l’Union européenne, l’Union africaine et l’ONU, « qui a permis le retour volontaire de 20 000 migrants irréguliers de Libye vers leur pays d’origine ».
… mais des promesses dans nombres de domaines
Outre l’immigration, plusieurs sujets ont été traités, notamment « de nouvelles initiatives dans le secteur de la santé, de l‘éducation, des médias, de la jeunesse, du soutien aux municipalités, de la gouvernance et de la sécurité ». « Nous sommes le premier partenaire pour la Libye en ce qui concerne l’aide humanitaire et la coopération en matière de développement. »
(Leonor Hubaut)
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