Athènes et Ankara jouent à chat perché
(B2) La saga gréco-turque continue... Après l'arrestation par la Turquie des deux soldats grecs ayant traversé par erreur la frontière (lire : Les deux soldats grecs toujours détenus en Turquie. L’Europe veut une solution en douceur), les incidents continuent entre Athènes et Ankara en ce début mai.
La Grèce, victime de hackers turcs
La semaine a commencé de façon plutôt mouvementée entre les deux pays. Des hackers turcs ont tout d'abord piraté des sites internet grecs (le site d'une agence de presse et le site grec de Suzuki). Ils y ont posté des messages accusant la Grèce d'être « partenaire avec les terroristes, en soutenant les membres de l'organisation terroriste traitresse, FETÖ », avec en fond le drapeau turc.
Un employé turc condamné
La semaine s'est poursuivie avec la condamnation, jeudi (3 mai), par le tribunal d'Orestiada, en Grèce, d'un employé turc. La veille (2 mai), celui-ci avait eu le malheur de franchir la frontière par accident à bord d'une pelleteuse. Il a été arrêté non loin de l'endroit où les deux soldats grecs avaient eux aussi été arrêtés, début mars. L'homme, âgé de 38 ans, se défend en arguant qu'il était en train de poser une canalisation d'eau pour la municipalité turque d'Edirne et qu'il n'a pas entendu les avertissements des soldats grecs, à cause du bruit de la machine. Il a cependant été condamné à cinq mois d'emprisonnement avec sursis.
Un bateau grec endommagé
Enfin, vendredi (4 mai), au matin, un incident s'est produit en mer Égée entre un navire de guerre grec et un navire marchand turc. Un navire marchand turc, le Karmate, a heurté, au large de l'île de Lesbos dans l'est de la mer Égée, le patrouilleur de haute mer grec Armatolos (P-18) qui participait à un exercice de l'OTAN « Aegean Activity ». Le navire turc n'a pas daigné répondre aux appels du navire grec, selon Kathimerini, poursuivant sa route vers les eaux territoriales turques. Selon la marine grecque, l'incident n'a fait aucun blessé, ni dégât important. L'Armatolos a donc pu continuer sa mission.
(Claire Boutry, st., avec AFP)