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Zone Euro : Une douche froide pour Macron venue de Berlin

Annegret Kramp-Karrenbauer s'exprimant à la CDU en 2017 (crédit photo : CDU / T. Koch)

(B2) Le parti conservateur d'Angela Merkel en Allemagne a pris nettement ses distances lundi avec les projets de réforme de la zone euro d'Emmanuel Macron. Une position qui n'est pas anodine, à la veille d'un discours du chef de l’État français au Parlement européen.

Le budget de la zone euro : une idée à enterrer

L'Union démocrate-chrétienne (CDU) de la chancelière a notamment émis des critiques sur l'idée de création d'un budget propre à la zone euro pour aider les investissements. « Je ne pense pas que cela soit une bonne idée » d'avoir un deuxième budget distinct de celui qui existe déjà pour l'Union européenne dans son ensemble, a indiqué à la presse la secrétaire générale et numéro deux du mouvement.

Beaucoup d'autres sujets de préoccupation

Annegret Kramp-Karrenbauer, une proche d'Angela Merkel a jugé que l'Union européenne, suite au Brexit, avait déjà beaucoup de défis budgétaires à relever pour compenser le départ de la Grande-Bretagne. Elle a souligné que les pays de la zone euro, à eux seuls, représentaient 85% du budget total actuel de l'UE et que de ce fait un deuxième budget lui paraissait difficile à construire en l'état. « En conséquence, nous sommes d'avis que nous devons avant tout et en priorité nous occuper de la question du budget principal de l'Union européenne », a-t-elle conclu, s'exprimant à l'issue d'une réunion des députés du parti démocrate-chrétien et de son allié bavarois (CSU).

Non au fonds monétaire européen

Les élus ont publié à cette occasion une prise de position qui traduit leur scepticisme, notamment sur le projet de Fonds monétaire européen (FME) pour ancrer dans le marbre un mécanisme d'aide aux pays de la zone euro en difficulté. Les députés conservateurs d'Angela Merkel conditionnent la création d'un tel mécanisme pérenne à une réforme des traités européens, ce qui de facto rend sa réalisation très improbable.

Pas de FME sans réforme des Traités

« La mise sur pied éventuelle d'un FME dans le droit européen ne peut se faire que dans le cadre d'une réforme des traités européens », soulignent les élus dans leur texte. En outre, ils exigent que ce mécanisme soit indépendant de la Commission européenne, dont ils estiment qu'elle est trop laxiste avec les États affichant des déficits publics. Et ils refusent que ce Fonds aide les gouvernements confrontés à des « crises conjoncturelles », comme le souhaite Bruxelles. A leurs yeux, ce FME ne pourrait intervenir qu'en cas de problème de remboursement de dette et en contrepartie d'importants efforts d'économie dans les pays concernés.

(avec AFP)

Rédaction de B2

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