La Pologne s’engage dans l’opération Sophia en Méditerranée
(B2) Un nouveau détachement aérien a rejoint l'opération EUNAVFOR Med Sophia. Une unité polonaise, a été intégrée jeudi (1er mars), sur la base aérienne de Sigonella (en Sicile).
Le 'White Lady' au-dessus de la Méditerranée
Elle est composée d'un avion Antonov AN-28 B1R (ou M28 Bryza), le n° 1017 dit 'White Lady' provenant de la 44ème base aérienne de Siemirowice, et de 100 militaires. Des hommes qui viennent essentiellement de la brigade aéro-navale (Brygada Lotnictwa Marynarki Wojennej) et d'autres éléments (3e flottille, 6e centre radio-électronique, inspection des forces armées de soutien, 10e brigade logistique, 9e brigade de soutien au commandement, commandement de la composante des forces spéciales et police militaire).
Première participation à une opération maritime de l'UE
C'est la première fois que la Pologne fournit une contribution à l'opération maritime européenne lancée en 2015 pour lutter contre les trafics en Méditerranée centrale, et même la première fois tout court qu'elle participe aux opérations maritimes de l'UE (contre la piraterie par exemple).
Plusieurs mois avant
Une reconnaissance de la base de Sigonella a eu lieu en octobre 2017 et janvier 2018. Dans le même temps, le contingent formé se préparait à l'exercice de certification effectué par le commandement opérationnel fin janvier, selon le communiqué du ministère. Un détachement précurseur s'est déployé le 6 février.
Lutter contre les trafics de migrants
Cet engagement a été décidé par l'ancien gouvernement et approuvé par le président polonais, Andrzej Duda, le 31 janvier. Une décision qui semble répondre à une double motivation : prouver que la Pologne s'engage aux côtés des autres pays dans la lutte contre les trafics de migrants (1), notamment de l'Italie, souligner la volonté de Varsovie de respecter les engagements de la Coopération structurée permanente.
L'expression de notre solidarité
« C'est une mission qui montre notre solidarité avec nos partenaires de l'UE et qui nous apportera des résultats positifs, car elle augmente la sécurité » a souligné le ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak, le 12 février dernier, lors de la cérémonie de départ. « Il est très important que l'armée polonaise participe à cette mission, afin que nous combattons ensemble ce conflit, car il ne fait aucun doute que la crise migratoire est la base d'un conflit qui nous apporte une moisson sanglante en Europe. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Cet engagement s'inscrit dans le bras de fer entamé entre les pays de Visegrad (dont la Pologne) sur la relocalisation contre Bruxelles. Un petit détachement polonais est aussi présent à la frontière entre la Macédoine et la Serbie.